Musée de la photographie - Le rendez-vous « Café-histoire » attire les jeunes


La présence des jeunes lors du dernier rendez-vous « Café-histoire » du Musée de la photographie a été remarquable. L’historienne Violaine Tisseau a déballé le thème « Être métis en Imerina». Instructif. Le rendez-vous « Café-histoire » du samedi 9 février à 10 heures au Musée de la Photographie à Andohalo a satisfait la curiosité d’un public majoritairement jeune. L’historienne Violaine Tisseau a dévoilé un pan de l’histoire d’« ¨Être métis en Imerina » aux XIXe et XXe siècles à Madagascar. Sur les soixante-huit personnes qui ont assisté à l’exposé de l’historienne, une bonne trentaine a moins de vingt-cinq ans. Les traits de quelques-uns d’entre eux laissent supposer qu’ils sont concernés par le thème abordé. « Être métis est assez particulier à vivre. On a beau s’approprier de la culture de nos pays d’origine, on reste souvent classés entre les deux. Connaître l’histoire de nos aînés aide mieux à comprendre la situation. C’est surtout la raison de ma présence ici », confie Alexandre, un jeune de vingt-trois ans. « Je suis tout simplement curieux d’apprendre sur l’histoire de Madagascar. Je trouve que ce rendez-vous est très instructif », avoue Tojo. L’historienne Violaine Tisseau a explicitement exposé, durant ce Café-histoire, la situation des métis dans la période après la colonisation. À cette époque, selon elle, la « question des métis » a été évoquée au sein de l’Empire français. Soucieuses de maintenir une situation coloniale hiérarchisée, ordonnée et cloisonnée, les autorités entreprirent une politique particulière à l’égard des métis qui s’est concrétisée notamment par leur dénombrement, leur prise en charge dans des institutions spécifiques et l’aménagement de la législation pour faciliter leur accès à la citoyenneté française. « Question métisse » L’Imerina devint le lieu principal d’expression de cette « question métisse » du fait qu’elle a enregistré plus de métis dans sa région où les institutions les recueillant étaient localisées, et que ses relations avec l’étranger y étaient ambivalentes. L’historienne a aussi dévoilé la manière des métis, dont l’origine dérogeait en partie à ces règles, et qui ont pu inscrire leurs trajectoires dans cette société organisée en groupes statutaires hiérarchisés dont les unions étaient réglementées. Après son intervention, le public a réagi par une série de questions autour de ce sujet. Café-histoire est un événement à rythme mensuel au Musée de la Photo à Andohalo. Il s’adresse au grand public, à tous les passionnés de l’histoire de Madagascar et de la photographie. Ce rendez-vous apporte un éclairage spécifique sur un thème et permet la rencontre avec une personnalité qui vient, pour l’occasion, parler sur son domaine de compétence. Le prochain Café-histoire aura lieu le 16 mars avec l'archéologue Bako Rasoarifetra avec un thème autour des esclaves oubliés de Tromelin.  
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