Mayotte - Manifestation contre les monopoles


Plus de deux cent cinquante personnes ont manifesté, samedi, à Mayotte dans la commune de Pamandzi (Petite-Terre) pour dénoncer les monopoles de la compagnie aérienne réunionnaise Air Austral et du groupe Total dans le département d'Outre-mer, a constaté un correspondant de l'AFP. À l'appel du « Collectif des citoyens de Mayotte », les manifestants se sont regroupés à 9h00 à l'entrée de la commune, avant de parcourir la route nationale qui mène à l'aéroport de Mayotte sous les regards des forces de l'ordre, en scandant « Y en a marre ». « Avec Air Austral, l'arnaque est Total » ou « une piste longue à l'aéroport de Mayotte pour davantage de concurrence », pouvait-on lire sur leurs pancartes et banderoles. « La revendication de la piste longue date de plusieurs années (...) Malheureusement, les politiques successives en la matière n'ont consisté qu'à renvoyer ce projet aux calendes grecques », a affirmé à l'AFP Salim Naouda, membre du collectif et secrétaire départemental de la CGT. L'allongement de la piste permettrait « l'atterrissage de gros porteurs en toute sécurité » et « d'ouvrir davantage Mayotte à l'extérieur en favorisant une ligne aérienne directe entre Mayotte et Paris », a-t-il expliqué. M. Naouda a dénoncé « les coûts exorbitants des transports aériens » dans l'archipel, qui s'expliquent aussi « par le monopole de Total » sur le marché des hydrocarbures. Le coût élevé des prestations d'Air Austral, du fait de sa situation de monopole, handicape l'essor du tourisme à Mayotte, relevait en 2016 un expert du tourisme mahorais, Florent Raddas. « Ce qu'il faut pour Mayotte, c'est une vraie concurrence, en faisant venir d’autres transporteurs aériens qui feraient bouger les lignes», soulignait-il. Concernant la problématique de la vie chère en Outre-mer, Emmanuel Macron a mis en cause notamment les situations de monopoles, en rappelant qu'une même voiture coûte beaucoup plus cher à la vente qu'en métropole, lors du grand débat avec des élus ultramarins, le 1er février à l'Elysée. © JIR
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