Mini-remaniement du gouvernement - Le secteur minier attend un ministre à l’état brut


Il se peut qu’une retouche de l’actuelle équipe gouvernementale soit opérée. Le secteur minier, sous la tutelle intérimaire du chef du gouvernement Christian Ntsay, attend un titulaire au poste. PRUDENCE. « Changer tout le temps des ministres n’apporte pas le développement ». Andry Rajoelina, président de la République, a tout à fait raison d’adopter une telle attitude. Car, chaque nouveau venu dans un département ministériel amène avec lui un cortège de nominations à tous les étages de la hiérarchie sous sa tutelle. Du secrétaire général aux femmes de ménage en passant par les membres du cabinet et autres chargés de missions. Ce qui retarde les formalités administratives, déjà lentes par nécessité, par des passations de services à n’en plus finir. Mais Andry Rajoelina a laissé entrouverte la porte d’une possible modification dans la composition de l’équipe gouvernementale. « Rien n’empêche de remercier les membres du gouvernement qui ont failli à leurs missions » s’est-il empressé de préciser. Selon la formule inédite, d’une efficacité imparable, d’un certain Jean André Ndremanjary, ancien ministre des Sports sous Didier Ratsiraka, aujourd’hui sénateur. Il disait alors que tout le monde est utile, mais personne n’est indispensable Ecurie d’Augias Des professionnels du secteur minier se sont engouffrés aussitôt dans cette brèche. « Nous reconnaissons les compétences, les capacités intellectuelles, les bonnes appréciations des bailleurs de fonds envers Christian Ntsay, son souci permanent à instaurer une Administration modèle. Mais il serait plus judicieux pour la filière des mines et des ressources stratégiques d’avoir un ministre titulaire comme interlocuteur. Dans cette prédisposition, il n’aurait pas trop à craindre d’un mandat de courte durée pour prendre des décisions dans l’immédiat » souligne un exploitant minier, un peu lassé des nombreux blocages qui… minent et ruinent ses activités. Il est vrai aussi que Christian Ntsay, un ersatz de luxe, a suscité beaucoup d’espoir en arrivant avec des gros sabots, à Ampandrianomby. Là où dorment les zébus. Il a donné l’impression de faire le grand ménage dans ce qui est devenu une véritable écurie d’Augias. D’entrée de jeu, Christian Ntsay a tapé du poing sur la table. Des fonctionnaires du ministère des Mines et des ressources stratégiques, MMRS, présents à cette prise de contact, n’en sont pas revenus. Ils ont entendu pour la première fois ce qu’est l’écho de la fermeté. « Comment peut-on accepter que des pierres précieuses, déclarées industrielles, puissent se balader à travers les routes nationales, pour n’être repérées qu’au port de Toamasina à l’embarquement, par des agents de la douane?». Il a, par la suite, posé une question des plus virulentes. « La grande mine de Tolagnaro, qu’ a-t-elle apporté à la population locale et à l’économie nationale?». Il a insisté sur certains aspects léonins du Code minier. La question est ainsi de savoir si le président de la République Andry Rajoelina oserait ôter cette part de responsabilité à Christian Ntsay, son seul et unique Premier ministre depuis son accession à la magistrature suprême par la voie des urnes. L’éventuelle existence de onze opérations illicites d’exportation de l’or vers les Comores en provenance de Madagascar, depuis septembre, révélées par les autorités judiciaires comoriennes, risque de fragiliser Christian Ntsay qui a prôné la tolérance zéro dans la gestion des richesses minières. Mais celui qui va le supplanter n’aura pas non plus pour lui ou pour elle, une promenade de santé. Trois sujets majeurs l’attendent. Le Code minier, Kraoma SA et Base Toliara. Avec des préoccupations connexes. Le gaz au volume inestimable qui bouillonne du côté de Sakaraha, les blocs pétroliers à exploiter, et le filon diamantifère. La découverte d’indices de kimberlite dans le nord-est annonce des promesses plus que étincelantes.
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