Commune d’Antananarivo - Andriantsitohaina face aux « Veliranon’Iarivo »


Le tribunal administratif a confirmé la victoire de Naina Andriantsitohaina aux municipales d’Antananarivo. Le nouveau maire aura fort à faire pour concrétiser ses huit « Velirano ». Titanesque. Ce mot résume l’ampleur des défis qu’aura à relever le nouveau maire de la Com­mune urbaine d’Antananarivo (CUA). Fraîchement proclamé nouvel édile de la capitale, Naina Andrian­tsitohaina, n’aura pas le temps de savourer sa victoire. Il lui faudra immédiatement retrousser ses manches et se mettre au travail. Conscient de la tâche qui l’attend, les premiers mots du nouveau maire d’Antana­narivo ont été de demander à son prédécesseur de procéder « le plus vite possible », à la passation afin de pouvoir agir rapidement face aux maux causés notamment par les intempéries. Le nouveau premier magistrat de la Ville des mille a tablé sa campagne électorale sur un programme synthétisé en huit « Velirano », ou engagement. Huit chantiers pour redonner ses lettres de noblesse à la capitale et en faire « ville moderne, propre, verte et paisible ». Durant un débat entre les candidats dans la salle des séances de l’hôtel de ville, à Analakely, Naina Andrian­tsitohaina avait soutenu, du reste, que redresser la capitale passe par le respect de la loi, le rétablissement de l’ordre et de la discipline. Comme il l’a lui-même souligné, hier, les conséquences des fortes pluies révèlent l’étendue du travail à abattre pour relever Antana­narivo. Les crues spontanées dans les bas quartiers, faisant resurgir par la même occasion les ordures obstruant les fins fonds des canaux d’évacuation, les effondrements ici et là d’habitation et de murs, témoignent des défaillances dans la gestion de la ville dans tous les secteurs, mais aussi, l’incivisme de ses habitants. Egalité parfaite Une gouvernance éclairée, saine et ferme, accompagnée d’une « rééducation citoyenne », s’impose donc au nouveau maire, pour concrétiser son « Veli­ranon’Iarivo ». Dans sa quête du relèvement et de la modernisation de la capitale, le maire Andrian­tsitohaina ne pourra pas faire abstraction de la dimension politique de l’administration de la CUA. Etant donné qu’il s’agit de la capitale, l’édile d’Anta­nanarivo sera, nécessairement, amené à agencer ses priorités avec les projets d’aménagement de la ville voulu par l’état central. La rénovation du stade municipal de Mahamasina, en est le premier cas concret. Le fait que Naina Andrian­tsitohaina, ancien ministre des Affaires étrangères, soit un des ténors du camp au pouvoir, devrait, en principe, faciliter la collaboration entre la CUA et l’état central. Il lui faudra, toutefois, manier la chèvre et le chou dans ses relations avec le conseil municipal. Le camp du « Isika rehetra miaraka amin’i Andry Rajoelina » (IRK), et celui du « Tiako i Madagasikara » (TIM), y sont en parfaite égalité avec vingt-cinq sièges, chacun. Le TIM y jouera certainement le rôle d’opposition. Outre les cinquante sièges que se départagent l’IRD et le TIM, la liste COMBAT, alignée par le parti « Antoko politika madio » (APM), obtient trois sièges. Toavina Ralambomahay, Balita Ambi­nintsoa Hariniana Samoela, Hilda Hasinjo Ravelonahina représenteront donc, l’APM au conseil municipal. Issues de listes indépendantes, Lalatiana Ravolo­manana et Tiana Laurence Randrianatoandro complètent les cinquante-cinq sièges au conseil municipal de la capitale. Contrairement à son prédécesseur, le nouveau maire ne jouit pas d’une majorité au conseil municipal. Selon les sujets, il pourrait même être mis en minorité. Sauf démobilisation d’éléments du bloc TIM, les choix des trois élus de l’APM et les deux indépendants seront donc, systématiquement nécessaires à Naina Andriantsitohaina pour que ses initiatives obtiennent les faveurs du conseil municipal. Le nouvel édile de la Ville des Mille, par ailleurs, aura, à gérer les courants d’intérêts au sein de son propre camp. L’engagement de certains conseillers municipaux IRD est motivé par des intérêts particuliers comme ceux des transporteurs et des marchands. Deux sujets qui sont, pourtant, parmi les principales causes de l’anarchie qui règne à Antananarivo.
Plus récente Plus ancienne