Assemblée Nationale - Un cerveau de kidnapping traqué


Un cerveau de rapt a eu affaire aux gendarmes. Ce candidat malheureux des élections législatives s’est fait cueillir dans des toilettes publiques. Scènes de film à l’Assemblée Nationale à Tsimbazaza. Traqué par les forces de la gendarmerie, un fugitif, jeté en prison à la maison centrale d’Ambalata­voahangy puis libéré sous une forte suspicion de corruption, a été appréhendé hier au terme d’une course poursuite. Le suspect est une proche connaissance d’une parlementaire. D’ailleurs, ce candidat malheureux de la législative était dans un bureau de l’hémicycle lorsque les gendarmes ont débarqué. Le fugitif est entré dans l’enceinte du palais de l’Assemblée nationale à bord d’un tout-terrain de marque Hyundai Rexton. Pour brouiller les pistes, il en était sorti avec un 4x4 de marque Suzuki Vitara. Pris en chasse par les éléments d’intervention de la compagnie territoriale de la gendarmerie nationale de Tana ville qui ne l’avaient pas laissé d’une semelle, son véhicule s’est retrouvé immobilisé dans un embouteillage avec une femme à son bord. Emporté par la panique, le fuyard s’est barricadé dans une toilette publique où les gendarmes lancés à ses trousses l’ont cueilli. Sitôt pris dans les filets, il a été remis à la Section des Recherches Criminelles (SRC) de la gendarmerie nationale d’Antana­narivo sis à Fiada­nana où il est placé en garde à vue avant son transfert à la SRC de Toamasina, saisie de l’affaire. Les forces de gendarmerie ont agi sur base de renseignements. L’opéra­tion a été déclenchée depuis Toamasina par le colonel Thédule Ranaivoarison, commandant du groupement de la gendarmerie nationale de la région Antsinanana, en étroite collaboration avec le général de brigade Andry Rakoton­drazaka, commandant de la Circonscription Inter-Régionale de la Gendarmerie Nationale (CIRGN) à Antananarivo. Une parfaite synergie entre les formations territoriales et les entités de police judiciaire ayant travaillé de concert dans le cadre de cette affaire s’est avérée payante. Mandat d’arrêt L’individu arrêté a été identifié comme étant le cerveau du rapt contre rançon de l’opérateur économique d’origine indien Harman Kamis, patron de la société de transport Transfy. L’acte a été perpétré à Toamasina au mois de novembre 2018. Ce septuagénaire a été enlevé en plein jour dans sans bureau par une escouade de ravisseurs munis de Kalachnikov. Au bout d’une dizaine de jours de captivité, il a été arraché au forceps des mains de ravisseurs par le colonel Théodule Ranaivoarison et ses hommes. Le vieillard a été libéré sain et sauf sans versement de rançon. Un membre de l’organisation criminelle qui a sévi a été arrêté lors de l’opération et un Kalachnikov saisie. Une série d’arrestation s’ensuivait par la suite et le cerveau, tombé une fois de plus hier dans les mailles des filets de la gendarmerie s’est fait coincer à Antsi­rabe. Ramené à Toamasina au mois de décembre 2018, il a été placé en détention préventive à la maison centrale d’Ambalatavoahangy pour bénéficier d’une mise en liberté au bout d’à peine quelques mois. Suspecte selon le chef du gouvernement, la remise en liberté a provoqué une ouverture d’enquête par le Conseil Supérieur de la Magistrature (CSM). La procédure ainsi engagée à abouti à la prise de mesures disciplinaires contre cinq magistrats de la cour d’appel à Toamasina. Pour sa part, le présumé cerveau qui avait déjà réussi à s’évanouir dans la nature a fait l’objet de mandat d’arrêt. Après une longue cavale, il s’est finalement fait cueillir.
Plus récente Plus ancienne