Trop taux, si tard


Déjà adopté en Conseil des ministres mais au contenu inconnu. Voilà le moins que l’on puisse dire du projet de loi de finances. Le ministre de tutelle Richard Randriamandrato, depuis Ambohidratrimo au lancement de l’opération « Anjara Hetrako » a effleuré du bout des lèvres le sujet. Délicat s’il en est. En évoquant l’objectif des recettes fiscales à venir, dans les 4600 milliards d’ariary. Mais c’était trop vague pour être précis. Beaucoup lui ont prêté une oreille discrète, sans retenir l’essentiel de sa déclaration. Au même moment, la Banque centrale, dans ses notes de conjoncture économique, a dévoilé quelques indices intéressants. Par exemple, le taux de pression fiscale hors TVA/TVAPP, était de 8,8% à la fin septembre contre 10,3% sur la même période l’an passé. Une baisse prévisible suite aux mesures anti-économiques dictées et édictées par l’instauration de l’état d’urgence sanitaire pendant près de sept mois. Ayant inhibées les activités économiques créatrices d’emplois, génératrices de richesses, contribuant pour beaucoup aux « assiettes fiscales ». Cette tendance devrait se confirmer pour ce dernier trimestre. Soit une faiblesse chronique des ressources financières internes de l’État. Le principal handicap de l’économie nationale. Dans un contexte dominé par un secteur informel, insolent de prospérité, assurant 25 à 30% du Produit intérieur brut, PIB, mais à l’abri de toutes impositions obligatoires, ces 8,8% reflètent la triste réalité. Ce déficit budgétaire oblige l’État à faire appel « à des capitaux étrangers » sous forme d’emprunts sur le long terme, consentis à des taux concessionnels mais avec des préalables bien précis, auprès des bailleurs de fonds. Sur ce front, selon toujours les révélations de la Banque centrale, l’État entend puiser à fond(s) les offres de la Facilité de crédit rapide, FCR, proposées par le Fonds monétaire international, FMI. Déjà 333 millions de dollars ont été décaissés au titre du soutien à la stratégie de lutte contre la pandémie du coronavirus. En clair, le gouvernement n’aurait pas l’intention de souscrire un nouveau programme avec le FMI. Chemin faisant, cette démarche lui éviterait de prendre des mesures impopulaires, au nom des critères de performances. Au lendemain de la crise sanitaire aux séquelles douloureuses, augmenter les prix du carburant, en guise d’illustration, serait un acte suicidaire sur le baromètre de la popularité ou de l’impopularité. Sur le même registre, mais dans autre volet, la maîtrise du taux d’inflation à 6%, annoncé toujours par la Banque centrale, a estomaqué les consommateurs. Qui, au début de cette période de soudure assez dure, assistent dans l’impuissance à l’envolée des prix du riz et de l’huile alimentaire. Il est vrai que la notion du taux d’inflation, n’est pas à la portée de toutes les… bourses. D’où cette fracture entre les calculs des initiés et ceux du commun des mortels.
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