La situation de famine touchant des communes des régions Anosy et Androy a été expliquée lors d’une conférence organisée à Toliara. Approfondies. Paubert Mahatante Tsimanaoraty, chercheur et enseignant d’université a donné une conférence sur le pourquoi du Kere dans le sud. Étant lui-même un Antandroy, sa connaissance de la localité a enrichi ses recherches et bon nombre d’yeux de l’assistance venue au centre du Rotary Club à Toliara, en ont été stupéfiés. Il a d’abord présenté la situation géographique du Sud, les phénomènes climatiques l’entourant, les facteurs de vulnérabilité de la région et il a même avancé des solutions à cette famine épisodique. « La position géographique est à la croisée du canal de Mozambique, du courant de l’Est de l’Afrique et de l’océan Indien. Le phénomène naturel El nino, provoquant une vague de chaleur sur les eaux de surface, n’étant pas forcément à l’origine de la sécheresse, n’est pourtant pas à négliger. C’est ce que nous appelons « upwelling », la remontée d’eau froide profonde qui provoque une perturbation de l’évaporation, et agit fort dans cette partie de l’ile » a-t-il expliqué. Une évaporation perturbée veut dire moins de condensation, moins de nuage et moins de pluie. Une dessiccation existant depuis près de 6 000 ans. Aux explications toujours, l’alizé du sud, particulièrement fort de mai à novembre rend la sécheresse encore plus intense. « Les plantes ne résistent pas, il y a de ce fait moins de forêt, moins d’évapotranspiration mais plus de vent et beaucoup de formation de dunes sur des kilomètres. Il y est presque impossible de faire de l’agriculture » ajoute le conférencier. Volonté Quand des récoltes se réalisent tant bien que mal, elles sont souvent en surproduction. Mais les collecteurs les achètent à des prix dérisoires vu l’enclavement, l’état de la RN13 et de la RN10. Pour survivre, les populations n’ont d’autres choix que de vendre leur bétail à bas prix, qu’ils ont pourtant acheté cher. « Il y a une baisse de 70% de la production agricole. On note ainsi une faible capacité de résilience, un faible niveau de vie, des frais de funérailles très élevés, des ressources marines peu exploitées alors que la mer se trouve à 5km vol d’oiseau d’Ambovombe » relate Paubert Mahatante Tsimanaoraty. Le faible niveau de vie ne permet plus d’acheter de la nourriture quand tout a été vendu et la nourriture saine est très rare. C’est alors la famine. Il y eut 14 années de famine entre 1953 et 2016 et 16 épisodes de famine de 1896 à 2020. En 1896, il y eut 97mm de précipitations et actuellement presque zéro et très éparpillées. Le chercheur avance des solutions aux problématiques de variabilités climatiques, de faible capacité de résilience et de facteurs socio-économiques:« Madagascar a raté tous ses engagements à l’ODD, à la convention de Malabo et au Velirano sur l’autosuffisance alimentaire. Pour- quoi ne pas exploiter l’énergie solaire et la vendre comme le font les Arabes? Pourquoi l’option d’exploitation du fleuve de l’Efaho qui a plus de 30m de profondeur tarde-t-elle à être mise sur pieds ? L’alimentation en eau doit se faire aussi par de nombreux forages et la désalinisation de l’eau de mer est un projet plausible ». Le chercheur propose des projets dans ce sens tout en restructurant l’environnement et une agriculture résiliente.
La situation de famine touchant des communes des régions Anosy et Androy a été expliquée lors d’une conférence organisée à Toliara. Approfondies. Paubert Mahatante Tsimanaoraty, chercheur et enseignant d’université a donné une conférence sur le pourquoi du Kere dans le sud. Étant lui-même un Antandroy, sa connaissance de la localité a enrichi ses recherches et bon nombre d’yeux de l’assistance venue au centre du Rotary Club à Toliara, en ont été stupéfiés. Il a d’abord présenté la situation géographique du Sud, les phénomènes climatiques l’entourant, les facteurs de vulnérabilité de la région et il a même avancé des solutions à cette famine épisodique. « La position géographique est à la croisée du canal de Mozambique, du courant de l’Est de l’Afrique et de l’océan Indien. Le phénomène naturel El nino, provoquant une vague de chaleur sur les eaux de surface, n’étant pas forcément à l’origine de la sécheresse, n’est pourtant pas à négliger. C’est ce que nous appelons « upwelling », la remontée d’eau froide profonde qui provoque une perturbation de l’évaporation, et agit fort dans cette partie de l’ile » a-t-il expliqué. Une évaporation perturbée veut dire moins de condensation, moins de nuage et moins de pluie. Une dessiccation existant depuis près de 6 000 ans. Aux explications toujours, l’alizé du sud, particulièrement fort de mai à novembre rend la sécheresse encore plus intense. « Les plantes ne résistent pas, il y a de ce fait moins de forêt, moins d’évapotranspiration mais plus de vent et beaucoup de formation de dunes sur des kilomètres. Il y est presque impossible de faire de l’agriculture » ajoute le conférencier. Volonté Quand des récoltes se réalisent tant bien que mal, elles sont souvent en surproduction. Mais les collecteurs les achètent à des prix dérisoires vu l’enclavement, l’état de la RN13 et de la RN10. Pour survivre, les populations n’ont d’autres choix que de vendre leur bétail à bas prix, qu’ils ont pourtant acheté cher. « Il y a une baisse de 70% de la production agricole. On note ainsi une faible capacité de résilience, un faible niveau de vie, des frais de funérailles très élevés, des ressources marines peu exploitées alors que la mer se trouve à 5km vol d’oiseau d’Ambovombe » relate Paubert Mahatante Tsimanaoraty. Le faible niveau de vie ne permet plus d’acheter de la nourriture quand tout a été vendu et la nourriture saine est très rare. C’est alors la famine. Il y eut 14 années de famine entre 1953 et 2016 et 16 épisodes de famine de 1896 à 2020. En 1896, il y eut 97mm de précipitations et actuellement presque zéro et très éparpillées. Le chercheur avance des solutions aux problématiques de variabilités climatiques, de faible capacité de résilience et de facteurs socio-économiques:« Madagascar a raté tous ses engagements à l’ODD, à la convention de Malabo et au Velirano sur l’autosuffisance alimentaire. Pour- quoi ne pas exploiter l’énergie solaire et la vendre comme le font les Arabes? Pourquoi l’option d’exploitation du fleuve de l’Efaho qui a plus de 30m de profondeur tarde-t-elle à être mise sur pieds ? L’alimentation en eau doit se faire aussi par de nombreux forages et la désalinisation de l’eau de mer est un projet plausible ». Le chercheur propose des projets dans ce sens tout en restructurant l’environnement et une agriculture résiliente.