Scrutin présidentiel - Satisfecit des observateurs internationaux


Les observateurs internationaux sont unanimement dithyrambiques sur le déroule­ment du scrutin du 7 novembre. L’absence de violence motive ce satisfecit. À l’unisson. « Apaisé, calme, serein, ordonné, professionnalisme, dans les règles et standards internationaux, dans le respect du cadre juridique », les missions d’observation électorale internationale n’ont pas été avares en superlatifs, hier, pour souligner leur satisfecit quant au bon déroulement du scrutin du 7 novembre. Toutes les missions d’observation électorale internationale ont fait une déclaration préliminaire sur le déroulement du scrutin du 7 novembre, hier. Comme l’affirme Ramtane Lamamra, chef observateur de l’Union Africaine (UA), « à l’instar des autres collègues, nous constatons que le scrutin s’est bien déroulé et a été inclusif. À aucun moment nous n’avons détecté des tentatives d’influencer le choix des électeurs ». Philippe Courard, chef de file de l’équipe de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), ajoute, « nous avons parlé d’une seule voix ». Des mots renchéris par Abdoulaye Bathily, conseiller spécial du secrétaire général des Nations Unies. « Nous sommes parfaitement d’accord avec vous, le scrutin s’est déroulé dans le calme », affirme-t-il. Les observateurs ont, pourtant, relevé la dictature de l’argent, faute de plafonnement du budget de campagne, qui a tronqué le jeu démocratique. Les problèmes dans la distribution des cartes d’électeurs, ou encore, les anomalies dans la liste électorale qui se sont révélées jusqu’à la fin des opérations de vote ont, également, été déploré. Pas de violence Une liste électorale qui continue de motiver des grognes au sein de l’opinion publique, mais défendue avec véhémence par le chef de mission de l’OIF. Ce sont des experts de cette organisation qui ont, en effet, procédé à l’audit et validé la liste des votants. Philippe Courard, table sur le fait que les représentants des candidats ont assisté à l’audit. Bien que « perfectible », et « qu’il y ait des améliorations à faire », il plaide que l’audit a conclu que la liste « est acceptable et permet d’aller vers l’élection présidentielle ». Cristian Preda, chef de file de la mission européenne parle « d’anomalies et disfonctionnements d’ordre logistique qui n’ont pas influé sur la crédibilité des élections ». Questionné sur les dénonciations de tentative de fraude par des camps de candidat, le parlementaire européen, avance un chiffre selon lequel, « d’après nos informations il y a eu deux cas de bulletin pré-cochés sur les vingt-cinq mille bureaux de vote. D’un point de vue mathématique, c’est marginal. Il n’y a pas d’impact sur le scrutin ». Le chef de mission européen demande, aussi, aux candidats plus de précision dans leur dénonciation et de dépasser les analyses partisanes. Tout comme ses collègues des autres missions d’observation, il demande que les contestations d’irrégularités soient portées devant les instances compétentes, suivant la voie légale. Cristian Preda affirme être « satisfait de la bonne atmosphère y compris dans cette période postélectorale ». Le chef observateur européen le clame « l’essentiel est qu’il n’y ait pas eu de violence ». Les appels au calme et à la retenue, ou encore, « l’espoir que le processus soit parachevé dans la sérénité et le calme », martelé, durant les conférences de presse d’hier, indiquent, toutefois, que le satisfecit affirmé pourrait couver une certaine incertitude. La guerre des chiffres que se livrent les camps des deux candidats en tête n’est pas rassurante. Les invectives entre les partisans du duo de tête, allant jusqu’à attiser les clivages ethniques n’indiquent rien de bon. À côté, il y a ceux qui laissent entrevoir des intentions de contestation. Bien que le délai légal pour la publication des résultats ne soit pas encore écoulé, la Commission électorale nationale indépendante (CENI), commence à être secouée. Cette élection devrait « consolider la démocratie et la stabilité », affirment les observateurs. L’historie récente du pays rappelle, toutefois, que même sans violence, les tensions et rivalités latentes nées d’un processus controversé n’a eu d’effet que de fragiliser la stabilité et la légitimité du Président élu, faisant face à des « résistances malsaines ».  
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