Quand « faillir » se conjugue aux temps présents… et à tous les modes


À la lecture des infimes résultats électoraux vraisemblablement distillés mais assurément calculés par les médias – autant publics arrivistes que privés tendancieux-, l’on ne peut que craindre une manipulation de l’opinion publique ; du moins ce qu’il en reste. Les médias n’ont jamais été autant fustigés pour leur prise de position flagrante, pourtant historique et héréditaire à Madagascar. De bonne guerre diront les politiques et marketteur.e.s qui auront occulté de leur vocabulaire, les désormais concepts de « service public » ou encore « intérêt général ». Banalisés et galvaudés, ils n’ont pas survécu dans un capharnaüm médiatique au sein duquel règnent incestueusement les intérêts politiques et les intérêts financiers… la faillite des (professionnels des) médias. On assiste ainsi à une montée en puissance de citoyen.ne.s dénonçant un traitement préférentiel des résultats favorisant  tel ou tel candidat, par tel ou tel média. On réalise alors que le malgache injustement qualifié de réservé, mais se cachant derrière ce fameux concept de majorité silencieuse, osent désormais étaler sur les murs (surtout) et en public (un peu moins) ses choix politiques. Dire que cela puisse sembler un peu tard relèverait d’un doux euphémisme car des années durant : activistes ou groupe d’activistes, ONG, associations citoyennes et autres ont été maintes et maintes fois ridiculisé.e.s, ignoré.e.s et attaqué.e.s pour avoir dénoncé les pratiques politiques vicieuses conjuguées à l’inertie d’un peuple détenteur de pouvoir incessamment interpellé, mais sûrement atteint de surdité et d’amnésie chronique … la faillite d’un peuple. Face à cette réalité morbide, le risque de replonger dans une énième crise n’est plus considérable ; il est immense. Les institutions dites républicaines tardent à endosser leur rôle dans ce contexte post-électoral pré-crisique ; rien n’est moins étonnant quand elles ne bénéficient pas du minimum de crédibilité requise pour attirer l’attention de tout un peuple. Dans un système africanisé car tiers-mondiste et dépendant de toutes les formes d’aide possibles, il n’est guère choquant d’être observé par des étrangers dans le cadre d’une élection nationale. Cela fait même la fierté de certains, qui voient dans cette ingérence un saut qualitatif à mettre à leur actif ; comme pour certifier de leurs (in)compétences en matière d’élection… la faillite de la République. Plus personne ne s’indigne des incitations à la haine et à la désobéissance ; corollaires d’une élection qui, une fois encore, fera basculer l’histoire de tout un pays. Pour la plupart des responsables de ces élections, les erreurs sont minimes quand elles ne sont pas humaines. Scander le fameux et malheureux slogan « 1er tour dia vita » semble être une tendance partagée par tout candidat estimant que la préparation psychologique des fanatiques et des détracteurs prévaut sur l’éducation des citoyens à respecter le verdict des urnes. Ombre est mise sur la menace que représentent de telles démarches ; l’histoire nous l’a apprise, et nous le rappellera dans un futur très proche. Notre mémoire collective rejoindra une fois de plus le rang des victimes, mais cette fois-ci consentante, si nul ne juge fondamental l’enjeu de notre histoire passée et récente… la faillite des élites. P.S : Selon Le Figaro.fr, l’utilisation du temps présent peut indiquer l’un des scénarios suivants : i) des paroles entrain d’être prononcées ; ii) une vérité générale ; iii) des actions passées que l’on veut faire revire ; iv) le passé récent ou le futur proche. par Bao Randriamitandrina
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