Enseignement supérieur - La pénurie d’enseignants s’aggrave


Les universités publiques manquent d’enseignants. Le ministère de tutelle ne dispose que de quelques postes budgétaires, pour cette année. Le Syndicat des Enseignants-Chercheurs et Chercheurs-Enseignants (Seces), section Antananarivo, tire la sonnette d’alarme sur la pénurie grandissante d’enseignants dans les universités. « Des enseignants partent à la retraite chaque année, mais ils ne sont pas remplacés. Il n’y a plus de recrutement depuis deux ou trois ans successifs alors que le nombre d’étudiants ne cesse d’augmenter. Le taux d’augmentation par rapport à avant est de 11 à 12 % dans les universités », indique le professeur Sammy Grégoire Ravelomanana, président du Seces section Antana­narivo, avant-hier. Ce manque d’enseignants a des impacts sur la qualité d’enseignement et d’encadrement. Des étudiants niveau Master sont contraints de faire une année blanche, car il manque d’encadreurs. Des étudiants en Économie, par exemple. D’autres sont « mal encadrés », car au lieu d’encadrer quatre étudiants, selon les textes, certains enseignants se voient obliger de diriger plus de dix mémoires. Par ailleurs, cette insuffisance d’enseignants qui s’ajoute au manque d’infrastructure, perturbe le calendrier universitaire. « Deux niveaux d’étude différents ne peuvent pas commencer l’année universitaire en même temps, faute d’infrastructures et d’enseignants », explique le Dr Faliarivony Randriamialinoro, un enseignant-chercheur. Recrutement Une enseignante en Anglais se plaint, en outre, d’avoir trop d’heures supplémentaires. « Nous n’avons plus de vacances. Dans notre département, par exemple, l’année ne se terminera qu’au mois de mars », témoigne-t-elle. Le problème concerne toutes les mentions et toutes les universités de Mada­gascar. Deux mille cinq cent enseignants assureraient l’enseignement dans les universités de Madagascar, dont huit cent maîtres de conférences et quatre cent professeurs. Pour le Seces Antana­narivo, il faudra recruter, au moins, sept cent cinquante enseignants par an. Mais ce ne sera pas encore pour cette année que leur souhait va être exaucé. Le ministère de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique ne dispose que de quelques postes budgétaires, pour cette année, selon le Dr Jean Claude Razara­naina, secrétaire général de ce ministère. « Nous verrons comment on va les répartir », indique-t-il. Ce ministère de tutelle ne semble pas avoir de solutions à ce problème d’effectif des enseignants. « La disponibilité des postes budgétaires ne dépend pas de nous », conclut-il.  
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