Charte de bonne conduite - Le comité paritaire présentera un rapport hebdomadaire


Actée. Douze candidats sur les trente-six dans la course à la présidentielle ont signé la Charte de bonne conduite et d’intégrité. Le comité paritaire de rédaction a présenté hier à Ambatonakanga la liste finale des signataires. Six autres concurrents se sont ainsi ajoutés à ceux qui ont déjà signé la Charte au ministère des Affaires étrangères le 3 octobre dernier. Ayant pour objet une élection présidentielle apaisée, elle n’a aucune valeur juridique donc non contraignante. Toutefois, elle engage les candidats à respecter trente articles dont le comité paritaire va suivre de près leur effectivité. « À partir d’indicateurs vérifiables, un rapport hebdomadaire sera partagé au public », affirme un membre du comité paritaire. Depuis l’Indépendance, Madagascar a connu dix élections présidentielles dont les crises devenues cycliques y ont puisé directement ou indirectement leurs sources. Avec l’agressivité de la précampagne, l’idée d’une charte de responsabilité a été lancée. Ainsi, un comité paritaire composé d’une douzaine d’entités, dont des organes constitutionnels, indépendants et la société civile, ont travaillé pendant plusieurs semaines à sa rédaction. Balise Mis à part quelques articles évoquant l’attitude générale des candidats, cette charte de bonne conduite pallie les lacunes des lois organiques relatives aux élections. Faute de plafonnement des fonds de campagne, la charte demande aux candidats de divulguer le montant et les sources de financement des campagnes électorales. Des informations qui suscitent l’hésitation de certains candidats mobilisant des moyens insolents actuellement. « Les candidats seront jugés par leurs actes », bien qu’aucune sanction ne soit prévue, soutient Ketakan­driana Rafitoson, directeur exécutif de Transparency international. Douze candidats sur les trente-six officiellement validés par la Haute cour constitutionnelle se sont ainsi engagés à se conformer à la Charte de bonne conduite. Le président de la Répu­blique démissionnaire Hery Rajaonarimampianina, les deux anciens Premiers ministres Solonandrasana Olivier Jocelyn Mahafaly et le général Jean Ravelonarivo, l’ancien ministre de l’Éducation nationale Paul Rabary, l’opérateur économique Emma Rasolo­voahangy se sont ainsi décidés de se conformer à cette fameuse charte. Qualifiée d’inutile et anachronique par certains observateurs, elle constitue toutefois une balise pour les candidats. « Un maximum de signatures ne traduit pas le succès. Nous souhaitons surtout une signature responsable et une prise de conscience. Nous faisons également appel à ceux qui ne l’ont pas signé à faire des efforts pour une élection apaisée », soutient un des membres du comité paritaire de rédaction de la charte. La campagne électorale est à sa troisième journée. Les électeurs sont assaillis de tous bords. Avec ou sans charte de bonne conduite et d’intégrité, les électeurs ont déjà fait leur choix. Il appartient à chaque candidat et leurs partisans de conquérir les indécis dans le respect de la différence.  
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