Cour d'appel de Toliara - Le premier président Rakotoarisoa en place


Florent Rakotoarisoa prend sa place de premier président près la Cour d’appel de Toliara. Il entend lutter contre la corruption. Un tribunal modèle. Bien qu’ambitieux, ce mot d’ordre a été sur les lèvres du nouveau premier président de la Cour d’appel de Toliara, installé depuis le 12 août. Florent Rakotoarisoa, ancien ambassadeur de Madagascar au Canada, ancien ministre de l’Intérieur et ministre par intérim de la Justice durant la Transition, revient à Toliara. Il avait, en effet, déjà travaillé au tribunal de Toliara durant quatorze ans. Il n’y a pas eu l’audience solennelle d’usage lors de son installation. Son prédécesseur a adressé une passation par écrit au doyen des présidents de chambres. Ce que Florent Rakotoatisoa indique comme étant usuel. « Mon installation à Toliara ne plaira certainement pas à beaucoup, mais j’ai la ferme intention d’assainir ne serait ce qu’une partie de l’ensemble du système du tribunal. Le tribunal a besoin de regagner la confiance de la population », explique-t-il. Les dossiers envoyés en appel dans les tribunaux de Morondava, Taolagnaro, Ambovombe, Betroka et Ampanihy sont traités à la Cour d’appel de Toliara. « J’envisage également d’améliorer les pratiques en accélérant tous les dossiers restés en instance depuis des années, alors qu’il y a normalement un délai à respecter dans les procédures de traitement des dossiers en appel », ajoute-t-il encore. Un dossier en appel au tribunal d’Ambovombe, par exemple, est resté sans suite depuis 2017, précise le nouveau président qui déclare notamment qu’il ne peut permettre les jugements dont la lecture n’a « pas besoin d’une maîtrise en droit ». « Quand c’est noir c’est noir, cela ne devrait pas changer en blanc », illustre-t-il pour expliquer les sentences prononcées qui ont trait à de la corruption. Il souligne aussi qu’il va prendre en main le dossier de l’étranger pédophile jugé en mai. Il a a écopé de cinq ans de prison, pourtant il est actuellement en liberté provisoire. Une audience est prévue le 7 octobre. Des observateurs voient dans la désignation de Florent Rakotoarisoa à la Cour d’appel de Toliara comme une coïncidence avec l’affaire du « député Leva », un député qui a bénéficié d’une liberté provisoire au mois de février 2019, malgré de lourdes charges et qui reste introuvable. Ce qui a conduit à la suspension du procureur général de Toliara. Et ce qui a déboulonné sûrement l’ ancien premier président de la Cour d’appel de Toliara, Johnston Razafitsimiakina, qui a appris par courrier que son poste fait l’objet d’un appel à manifestation d’intérêt au mois de juillet 2019. L’affaire du « député Leva » présente un vice de forme dans la mesure où c’est la lettre du tribunal de Morondava pour une demande de « constitution » à Toliara qui a été demandée en appel et non la demande de liberté provisoire. En principe, c’est le jugement du tribunal d’instance qui est rejugé en appel.
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