Manakambahiny - Attaques quotidiennes à mains armées


La criminalité regagne du terrain dans un quartier de la capitale en cette période de crise sanitaire marquée par l’appauvrissement des citadins dépourvus d’emplois. Pas un jour sans attaque dans un quartier du second arrondissement de la capitale. Au soir même du passage du ministre de l a sécurité publique Rodellys Fanomezantsoa Randrianarison, les bandits du quartier de Manakambahiny sont sortis de leur repaire. L’attaque d’une maison à étage au milieu de la nuit a occasionné une alerte générale. En deux semaines, les attaques sont devenues quotidiennes à la grande indifférence des autorités du Fokontany. « Les responsables sont passés mais uniquement pour exiger le paiement d’une contribution de 500 ariary par foyer afin de préparer une riposte », indique une mère de famille dont la maison a été attaquée. Toujours selon elle, « La cour de notre domicile a déjà été investie par les malfaiteurs cette semaine, même qu’ils ont arraché des fils et cordes afin d’étrangler une vache volée dans le même quartier». La ferme à Manakambahiny, où les habitants s’approvisionnent chaque jour en lait, a notamment subi une attaque nocturne. L’une des vaches a été sortie de la ferme pour ensuite être abattue à côté. « Il n’en reste que les ossements et le crâne. Un signal suffisant pour intimider », selon le fermier, totalement déboussolé. A quelques mètres de la ferme, les propriétaires d’une épi-bar ont subi également l’assaut des malfaiteurs. « Ils ont menacé de tuer les personnes si les recettes du jour n’avaient pas été remis », selon une voisine. Celle-ci est encore effrayée par l’attaque d’une famille résidant dans la maison avoisinante. Danger Selon son témoignage, « Des coups de feux ont retenti. On rapporte qu’ils ont pointé l’arme sur une femme devant son époux et ses enfants ». Les agents du commissariat du second arrondissement, contactés, n’ont jamais été au courant des deux semaines d’insécurité grandissante dans le quartier de Manakambahiny. « Personne ne fait confiance aux deux agents du poste de police de Manakambahiny. On leur colle l’étiquette de racketteurs de véhicules circulant la nuit en temps normal. Ces agents n’interviennent jamais et ils agissent juste comme s’ils étaient de simples policiers de la route », affirme un professeur d’université, résidant dans le quartier. En ce moment, des policiers sont déployés à Manakambahiny, pour une mission de recensement des habitants devant bénéficier du Vatsy Tsinjo. Le ministre en charge de la police, Rodellys Fanomezantsoa Randrianarison est intervenu en personne, samedi, pour conduire l’opération de recensement sous l’égide des policiers. L’un d’eux s’est dit hier étonné « de l’insécurité dont souffre les habitants. » Lors d’une attaque ayant eu lieu à Tsimbazaza, les deux agents du poste de police de Manakambahiny ont refusé d’intervenir en recommandant à ce moment là d’appeler « les éléments de la police à Mahamasina pour s’occuper des problèmes ». Selon une personne vivant dans le quartier depuis plusieurs décennies, « Le quartier n’a jamais connu une série d’attaques répétées. Depuis deux semaines, on rapporte que les bandits passent de maison en maison, jour et nuit ». Au commissariat du second arrondissement, les policiers indiquent être « en attente de plainte afin de prendre les mesures qui s’imposent ».
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