Depistage - Les tests non validés pullulent


Malgré la mise en garde du ministère de la Santé publique contre les tests de dépistage de la covid-19 non validés, au mois de juillet, des laboratoires de clinique et des hôpitaux privés continuent à en proposer. « Nous avons reçu des informations sur l’usage de ces tests dans deux provinces, mais il est certain qu’ils sont disponibles partout, à Madagascar. Nous sommes sur le point de mener un recensement », souligne le Pr Zely Arivelo Randriamanantany, directeur général de la Fourniture des soins, au sein du ministère de la Santé publique, ce weekend. Le ministère lance un avertissement aux cliniques et hôpitaux privés qui proposent ces tests non validés par le ministère de tutelle. Ils encourent des sanctions, voire le retrait de leur autorisation d’ouverture. Ces tests vulgarisés sans l’autorisation du ministère de la Santé publique présentent des dangers à la santé publique. « On ne connaît pas leur performance. Leur utilisation n’est pas validée », enchaîne le professeur. Le pire serait que certains établissements de santé proposent des tests virologiques (PCR), le seul test reconnu fiable jusqu’à présent, alors qu’en réalité, c’est à un test de diagnostic rapide (TDR), qui ne peut pas affirmer si un individu est porteur du virus ou non, qu’ils soumettent leurs patients. Certains témoignages confirment que ces tests proposés par des établissements de santé privés ne sont pas tout à fait fiables. Des porteurs du virus ont eu un résultat de test négatif. Et ceux qui ne le portent pas, ont été testés positifs. « Notre proche a présenté tous les symptômes du coronavirus. Il a fait un test, le résultat a été négatif. Un médecin lui a prescrit des traitements pour une autre maladie. Il a succombé quelques jours plus tard, en développant les symptômes de la forme grave de la covid-19 », regrette un proche d’une victime du coronavirus. Beaucoup préfèrent réaliser des tests proposés par des établissements privés, à cause de la complexité de l’accès au test et de la lenteur du traitement des prélèvements. « À mon âge, ce n’est pas évident de faire la queue pendant des heures pour pouvoir passer le test, comme c’est le cas au centre de prélèvement d’Andohatapenaka », déclare un sexagénaire afin d’expliquer pourquoi il a passé le test de dépistage dans un hôpital privé. La longue attente des résultats des tests effectués dans les centres de prélèvements officiels, démotive plus d’un. À Madagascar, l’entrée de toutes sortes de produits, médicamenteux ou alimentaires, est très peu réglementée. Le ministère de la Santé publique prévoit de réglementer l’entrée des tests à Madagascar.
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