Administration douanière : 600 milliards d’ariary de manque à gagner


En trois ans, l’administration douanière aurait pu faire plus de recettes. Une somme importante lui aurait échappé. Il n’y a pas que des performances pour la Douane malgache. À entendre la déclaration du premier ministre, Christian Ntsay, hier à la sortie de promotion des nouveaux inspecteurs des douanes baptisée « Faneva », la Douane présente des failles. « Près de 600 milliards ariary de manque à gagner ont été enregistrés ces trois dernières années », a-t-il révélé. Un message fort destiné aux trente élèves inspecteurs des douanes sortants, dont le Premier ministre a parrainés, mais qui auront la lourde tâche de redorer l’image de la Douane malgache. Ces inspecteurs ont suivi 18 mois de formation dont un mois à l’École supérieure de la gendarmerie nationale à Moramanga. « La transition numérique avec la modernisation et la dématérialisation de la Douane malgache ne signifie aucunement « déshumanisation ». La douane place le personnel au cœur de son évolution et une attention particulière est portée à la qualité de la vie au travail, au dialogue social ouvert et au service de formation», a souligné Ernest Lainkana Zafivanona, directeur général des Douanes. Des actions sont indiquées être menées afin de converger vers cette qualité des ressources humaines auprès de la Douane. Optimisation des politiques de recrutement, l’automatisation de la gestion administrative ou encore l’adhésion à un code de conduite strict. Confrontations Cette qualité des ressources humaines est à lier avec la gangrène de la corruption. D’après une source auprès de la Douane, ces 600 milliards ariary sont notamment dus à des fausses déclarations. « Des confrontations d’informations avec des pays d’exportations ont permis de constater des fausses déclarations. Il y eut par exemple des importations de cinquante conteneurs de papier journal et de manière répétitive ! », a révélé la source. D’autres détails comme les importations de ciment en provenance de la Malaisie ont également frappé vu que Madagascar n’en importe pas de ce pays et ce pays n’en exporte pas vers la Grande île. Malaisie exporte essentiellement de l’huile alimentaire et des matières premières pour la fabrication de savon. Sans compter les nombreux importateurs qui font exprès de snober simplement les taxes douanières car ayant de très « longs bras ». « Les spéculations essaient toujours de trouver des failles au niveau de la Douane. Cela devient tout un système », apprend notre source. Pour l’heure, le gouvernement n’a pas encore annoncé des mesures face à pareils cas. En tout cas, ces six premiers mois, le volume des recettes douanières a connu une augmentation cette année avec près de 1335 milliards ariary contre 1309 milliards ariary à la même période de l’année dernière. Une prévision de 2690 milliards ariary a été annoncée pour cette année contre 2479 milliards ariary l’année dernière.
Plus récente Plus ancienne