Démission - Le directeur général de Kraoma jette l’éponge


Le numéro un de la société d’exploitation minière a posé sa démission, mercredi. Une décision qui intervient dans des circonstances opaques. Désarroi. Le bruit concernant la démission d’Arsène Rakotoarisoa, président du conseil d’administration (PCA), et directeur général par intérim de la société Kraomita Malagasy (Kraoma), a amené plusieurs questionnements, hier. Une décision qui intrigue étant donné qu’elle intervient, quelques jours après le kidnapping de quatre employés de cette société d’exploitation minière, dans le district de Tsaratanana. « La démission du directeur général est confirmée. La passation avec son remplaçant est même imminente », indique une source avisée contactée, hier. Arsène Rakotoarisoa aurait annoncé ses intentions aux représentants des employés de Kraoma. Une délégation en provenance de la ville des mineurs qu’est Brieville, aurait même été conviée pour faire le déplacement à Antananarivo, mercredi, pour entendre son annonce. La démission du directeur général Rakotoarisoa aurait donc, été déposée mercredi. Une décision dont les motifs restent inconnus, jusqu’ici, étant donné qu’il reste injoignable jusqu’à l’heure. Refus d’une injonction Pareillement, pour Henry Rabary-Njaka, ministre des Mines et du pétrole dont les tentatives de le joindre par téléphone ont été vaines. La nomination du directeur général de la société Kraoma relève du président de la République. Arsène Rakotoarisoa est, par ailleurs, un proche du président Hery Rajaonari­mampianina. Joint au téléphone pour plus d’in­for­mation sur les circonstances et la raison de la démission du désor­mais ancien numéro un de Kraoma, Eric Randrasana, directeur de cabinet de la présidence de la République, renvoie au directeur général. Nommé PCA de la société d’exploitation minière le 4 juillet 2014, puis directeur général par intérim quatre jours après, Arsène Rakotoa­risoa a porté sa double casquette à la tête de Kraoma depuis un peu plus de quatre ans donc. Le motif de sa décision intrigue étant donné que, d’après les observateurs, l’entreprise se porterait mieux sous sa direction. Sa démission est, d’autant plus curieuse, vu qu’elle intervient près de vingt jours après le rapt de quatre employés de la société dans le district de Tsaratanana. Six ravisseurs ont enlevé un chef d’équipe, deux conducteurs d’engin et un mécanicien de Kraoma. Ils ont menacé d’exécuter leurs otages sauf paiement de rançon. Les négo­ciations ont abouti au paiement d’une somme de cent millions d’ariary, permettant la libération des quatre séquestrés, le 26 juillet. La rançon aurait été payée par l’entreprise. La gestion de cette crise sécuritaire, de prime abord, ne devrait pas avoir conduit le directeur général par intérim de Kraoma à jeter l’éponge. Après un accueil triomphal des quatre personnes libérées, à Brieville, leur libération a été marquée par une invitation par le président de la République, à Iavoloha. Un scénario qui n’indique aucun mécontentement au sommet de l’État, sauf si, les sourires affichés et le discours dit devant les médias publics ont été de circonstance. L’issue heureuse du rapt, du reste, semble avoir redoré l’image de l’entreprise d’exploitation minière. Dans une conjoncture politique en ébullition en perspective de l’élection présidentielle, la démission d’Arsène Rakotoa­risoa laisse une partie de l’opi­nion publique dubitative. Le fait que les raisons de la décision ne sont pas expliquées après les récentes péripéties traversées par Kraoma renforce les questionnements. Un rapt dont l’invitation présidentielle au palais d’État d’Iavoloha, des victimes libérées a érigé en affaire nationale. Des interrogations insistantes lorsque des indiscrétions laissent entendre que cette démission pourraient faire suite à un refus d’exécuter une injonction venant des membres de certains cercles gravitant dans les hautes sphères de l’État.  
Plus récente Plus ancienne