Deux Tapie et trois Aulas pour le foot malgache ?


Chaque Président, de club de football ou de la République, aimerait recevoir le concert d’éloges unanimes rendus à Jean-Michel Aulas, le désormais ex-président de l’Olympique Lyonnais. 15 juin 1987 - 5 mai 2023 : 36 ans au service d’une ambition collective. Au-delà des polémiques et par-dessus les méthodes de communication, sous sa présidence, Lyon est passé de pensionnaire de la seconde division à sept fois de suite champion de France (2002 à 2008). Et même si Aulas a échoué à ramener une coupe d’Europe dans l’ancienne capitale des Gaules, qu’un club français atteigne par deux fois les demi-finales de la Ligue des Champions (2010, 2020) constitue un petit exploit. La seule voix dissonante aura été celle d’un ancien espoir surcôté, trop tôt starifié par le système médiatique mais qui aura inversement proportionnellement déçu, jusque dans cette dernière sortie de tellement peu d’élégance. Comme dit son ancien agent, «cette génération aura tout reçu, sauf une éducation». Si le football français de clubs (en passe de sortir du Top 5 à l’indice UEFA) n’est pas une référence, on peut tout de même rêver pour le football malgache que s’investissent des Bernard Tapie (schéma Marseille) et des Jean-Michel Aulas (scénario Lyon). Mais, pour que leur implication ait quelque intérêt, il faudrait au préalable réformer tout le schéma de la Fédération Malgache de Football. Comment, il y a quarante ans, un club comme Saint-Michel avait pu nous enflammer à Antananarivo, ou le «Corps Enseignant» à Tuléar, sinon Akon’ny Soa Firaignina à Fianarantsoa ? Il y avait une «âme» qui n’était pas le feu de paille d’une campagne sans lendemain, mais ultra-médiatisée, en Coupe d’Afrique. Depuis de nombreuses décennies, les clubs européens attirent les meilleurs joueurs du monde. Le succès des compétitions de l’UEFA (confédération européenne) réside dans un paramètre fondamental : la lisibilité. La structure pyramidale qui conduit à la finale de la Ligue des Champions (ou de chacune des autres coupes d’Europe) est parfaitement claire dans chaque Ligue de chaque Fédération nationale. L’organisation doit être professionnelle, même si les joueurs évoluent en amateurs. L’UEFA, ni aucune des fédérations nationales composantes, n’est dans l’improvisation permanente. Pour le football malgache, voilà un début de préalable. Arrêter de patauger dans des bidouillages au niveau des Ligues. Ne pas se discréditer à s’embourber dans le mauvais feuilleton d’un partage de primes. Et se trouver de vrais bâtisseurs qui n’instrumentalisent pas la FMF.
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