Antananarivo - Des familles quittent la rue


Zanasoa Raharisolofo, une ancienne sans-abri, est sur son trente-et-un. Elle a mis son beau costume rose pour marquer la réception d’un transfert monétaire qui va lui permettre de lancer son projet. Elle envisage de créer une petite épicerie, dans laquelle, elle projette, également, de vendre des aliments à consommer cuit. Une vie qu’elle a rêvée après avoir dormi dans la rue, pendant trois mois. « Suite à un problème conjugal, j’étais contrainte de dormir sur des cartons à la belle étoile, avec mon fils. Nous avions vécu à Antaninarenina, pendant trois mois. La vie était difficile. On ne mangeait pas à notre faim. Le jour on s’asseyait sur des trottoirs et faisait la quête. La nuit, on se faisait chasser par des agents de la commune urbaine d’Anta­nana­rivo (CUA), pendant qu’on dormait. Il n’y avait pas d’endroit où on pouvait faire la toilette. Je ne veux plus retourner dans la rue. Je vais faire tout mon possible pour avancer dans la vie », témoigne cette quadragénaire. Cela fait sept mois que Zanasoa Raharisolofo est sortie de la rue. Elle vit au centre Iarivo Mivoy de la CUA à Anosizato, avec son fils. « Ici, on mange à notre faim, on peut prendre une douche tous les jours, on dort sur du matelas », enchaîne-t-elle. Comme elle, Vaosolo Razafindramanana est contente de sortir de la rue. Elle vivait sous le tunnel d’Ambanidia, pend an t plusieurs années, avant d’y échapper. « Le plus dur a été de supporter l’humiliation de nos proches, lorsqu’on les rendait visite », lance cette mère de 25 ans. Elle veut aller de l’avant. « Je souhaite me lancer dans la confection de vêtements pour enfant et les vendre. Si mon projet marche, je ne retournerais plus dans la rue », raconte-t-elle. Ces familles ne peuvent pas rester éternellement dans ce centre. C’est ainsi qu’elles sont bénéficiaires du programme gouvernemental « protection sociale sous forme de transfert monétaire ou Anko­honanana Miarina », mis en œuvre par Fonds d’intervention pour le développement (FID). Quatre vingt- trois ménages vont bénéficier d’un montant de 50 000 ariary par mois, pendant six mois, grâce à ce programme. Une somme qu’ils ne pourront pas dépenser inutilement. « Les fonds serviront à financer les projets de vie de chaque bénéficiaire, orienté principalement vers les activités génératrices de revenus et le développement du bien-être familial. La commune urbaine d’Antanana­rivo assurera le suivi », explique Vero Raobanary, directeur du Transfert monétaire du FID.
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