Mesures sanitaires - La conscience individuelle mise à contribution


C’est du sérieux. Ces mots sont ceux de Lalatiana Rakotondrazafy Andrianton­garivo, ministre de la Com­munication et de la culture. Des mots que la porte-parole du gouvernement ont dit sur le plateau de la Radio Madagasikara (RNM), hier, pour souligner que la situation sanitaire est proche d’atteindre un seuil critique. Après Andry Rajoelina, président de la République et Christian Ntsay, Premier ministre, ainsi que l’État major mixte opérationnel national (EMMO-Nat), c’est la porte-parole du gouvernement qui monte au front pour la conscientisation des citoyens. « Mon objectif n’est pas d’effrayer, mais de dire à nos concitoyens d’être sur leurs gardes. Que la seule façon de vaincre ce virus est la vigilance de tout un chacun », soutient la ministre Rakontondrazafy Andriantongarivo. « Le variant sud-africain ne blague pas. Il se transmet plus rapidement que la souche originelle du virus. Les patients passent rapidement au stade de forme grave et il y a plus de décès », déclare la ministre de la Communication. Au début de la pandémie, l’année dernière, elle a déclaré que la lutte contre le coronavirus ne sera pas plus difficile que celle contre la peste ou le choléra, « si tout le monde fait bien attention ». Renforcement des sanctions? Faisant amende honorable, hier, la porte-parole du gouvernement concède que « personne n’a prévu qu’il y aura ce variant ». Elle martèle ainsi, que chaque individu doit renforcer autant que possible sa vigilance, en insistant sur le fait que « le variant sud-africain est particulièrement virulent et meurtrier ». Pour preuve, elle avance que ces trois derniers mois, le virus a fait cent soixante décès. Beaucoup plus que durant le pic de l’année dernière. L’État se démène pour déployer les dispositifs de riposte à la deuxième vague de propagation de la Covid-19. Les centres hospitaliers, centres de traitement et centre de santé de base sont, pourtant, dépassés par les événements. Même les entités sanitaires privées sont submergées par les malades du coronavirus. Le taux de positivité s’approche dangereusement des 50%, le nombre de décès grimpe de manière effrayante. Cela ne semble, pourtant, pas suffire d’électrochoc pour une prise de conscience individuelle et collective. Dans les rues, les ruelles et les couloirs des quartiers, les gestes barrières ne sont toujours pas intériorisés. La fermeture des bars et le couvre-feu ne dissuadent pas les fêtards. Les afteworks entre amis ou collègues, en voiture continuent. Les sanctions prévues ne semblent pas non plus, suffisamment dissuasives pour convaincre une partie de la population à respecter les mesures sanitaires. L’EMMO-NAT suggère un renforcement des sanctions. Certains suggèrent même la privation de liberté. En l’état actuel des choses, pourtant, il faudrait un stade pour enfermer tous les inconscients.
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