La mondialisation en panne


À sa genèse, la mondialisation a été présentée comme un processus inéluctable, inévitable, et indispensable, par lequel tous les pays du monde doivent passer et au bout duquel ils verront la prospérité. Comme mode d’emploi, il a été indiqué que mieux vaut en tirer profit que subir les effets induits de cette nouvelle configuration planétaire. Des éminentes personnalités malgaches, de diverses disciplines, ont défendu cette hypothèse. Quitte à abandonner le sentiment nationaliste qui les animait au fond d’eux-mêmes. À l’instar du vénérable pasteur Richard Andriamanjato, théologien de renom international, tribun hors du commun qui a tenu les manifestants de la Place du treize au bout de sa langue bien pendue pendant six mois durant la révolution des « Parapluies » en 1991, mathématicien à trois dimensions, a inventé le mot « Fanatontoloana » pour traduire d’une façon habile et subtile ce qu’est la mondialisation. Qui, sur le plan économique, a instauré un nouvel ordre presque dictatorial du partage du travail. Loin du taylorisme d’antan. Ainsi, les grandes firmes occidentales, sous la pression permanente d’une concurrence impitoyable, et dans leur recherche obsessionnelle du moindre coût de revient, par des mains d’œuvre directe qualifiées et en abondance à bas prix, ont délocalisé leurs activités industrielles dans les pays asiatiques. Entre temps, la Chine est devenue la seconde puissance économique mondiale. Elle est à la fois le pays premier exportateur et importateur du commerce international. Sans compter les gros investissements qu’elle apporte dans les infrastructures de base. Routes, stades de football, hôpitaux, aéroports, barrages, industries extractives… La Chine passe pour être un partenaire incontournable même pour les États-Unis de Donald Trump, peu enclin à courber l’échine devant qui que ce soit. Et l’apparition du covid-19 à Wuhan, une ville de 60 millions d’habitants dans la province d’Ubei et sa propagation à travers les autres continents, a plongé, d’ores et déjà, l’économie du monde entier dans une récession sans précédent, historique. Rien que pour le tourisme, par la fermeture des frontières, une perte de 22 milliards de dollars est attendue. Des voix commencent à pointer du doigt les effets pervers de la mondialisation, tant vantée pour ses mérites. Et suggèrent le confinement des nations après celui des familles.
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