Dans la foulée de la «résurrection» Tsi-tsi présent dans les mémoires


«Revenir au vrai sens de la résurrection » ! Ainsi s’intitulait un article paru vendredi 6 avril dans les pages régionales du Quoti­dien « L’Express », relatant en particulier les festivités culturelles de Pâques à Antsirabe. Ce correspondant de Presse ne croyait pas si bien dire car la « Résurrection » est une occasion de « ressusciter » certaines images, certains hommes qui ont marqué l’Histoire de notre Pays. Et Tsilavina Ralaindimby, décédé fin Février dernier fut l’une des disparitions les plus profondément ressenties dans l’opinion publique, et souvent commentées encore durant le mois de Mars jusqu’à ce jour, surtout à la lecture quotidienne des pages nécrologiques des journaux. Car Tsi-tsi (ou Rain-tsi) fut une figure peu commune du monde culturel malgache et du microcosme médiatique national. De nombreux hommages lui furent rendus, aussi bien dans les colonnes des tabloïds que dans les étranges lucarnes, voire sur les ondes ou dans les réseaux sociaux. Mais le plus vibrant des témoignages fut sans doute celui rendu par l’actuel ministre de la Culture, de la promotion de l’Artisanat et de la Sauvegarde du patrimoine, Jean-Jacques Rabenirina lorsque celui-ci remit à titre posthume la décoration suprême de Grand-Croix de l’Ordre national à Tsilavina Ralaindimby et en prononçant à cette occasion l’éloge funèbre de ce dernier, sur le parvis de la Paroisse internationale d’Andohalo. Un trio de choc Témoignage de poids et sans filtre, s’il en fut, car ce Ministre a été de longue date un compagnon de route de Tsi-tsi et du regretté Elie Rajaonarison. Un trio formant un casting « quatre étoiles » impressionnant qui évoluait ensemble notamment lorsque ce dernier fut en 2003 le Dircab du Ministre de la Culture et de la Communication Ralaindimby Tsilavina (du gouvernement Francisque Ravony), et lui Rabenirina Jean-Jacques son conseiller technique. Celui-ci garde de son « patron » de l’époque l’image d’un intellectuel de haut vol, d’un homme calme, modeste et sobre qui avait une manière à lui de voir les choses de la vie et de partager sa vision ! Rabenirina appréciait surtout chez Rain-tsi son caractère, son énergie et sa créativité car – selon lui – Tsi-tsi illustrait la capacité de l’homme à ne jamais capituler, à considérer que de nouveaux horizons restent encore à explorer ! Cet éloge fut mémorable ! Nous n’allons pas y revenir ici dans les détails car beaucoup de choses ont été dites sur Tsi-tsi et qui resteront gravées longtemps dans les mémoires. Rappelons simplement combien l’actuel ministre n’avait laissé dans l’ombre à cette occasion aucun des mérites (et aucun des aspects du riche palmarès) de l’Homme pétri des grandes valeurs culturelles malagasy (« Soatoavina »), du grand Professionnel de la Communication, et du Journaliste émérite (aussi bien de la Presse audio-visuelle que de la Presse écrite), bref de l’homme surnommé Rain-tsi. Et, ce qui ne dépara pas à cet éloge funèbre, le ministre Rabenirina a eu la lumineuse idée de citer les extraits de l’article d’un certain Sylvain Ranjalahy qui qualifiait Tsilavina d’un « rocher qui s’écroule…» On pouvait seulement regretter ce jour-là, dans le cadre de cet hommage de la République à l’un de ses plus dignes fils, que l’actuel Ministre de la Communication fut aux abonnés absents, mais son collègue Rabenirina (de la culture) sut y pallier en évoquant en long et en large le Parcours professionnel médias de Tsilavina Ralaindimby (dont le mandat de celui-ci comme Ministre de la Culture et de la communication de 1993 à 1995), et tous ses « exploits » en tant que Consultant en Communication, souvent sollicité par des institutions internationales telles que le PNUD, le WWF, la JICA japonaise, l’USAID ou par des organismes étatiques tels que l’One (aires protégées), ou la Compagnie d’Assurances Aro dont la renommée a dépassé le continent africain. Action inventive dynamique Ces quelques rappels étant, laissons l’âme de Tsi-tsi dormir en paix, d’autant qu’il restera à jamais l’un de ces hommes dont on aimera toujours à se rappeler l’image originale ou curieuse. Mais qu’il nous soit permis – dut sa modestie en souffrir ! – de souligner l’action de l’actuel Ministre de la Culture pour son observation rigoureuse et quasi-scientifique des hommes sur le terrain, dans leur métier et dans leur classe sociale. Malgré sa discrétion, Jean-Jacques Rabenirina mène en effet une action inventive et dynamique, comme on l’évoquera par ailleurs dans le bref rappel ci-contre de son parcours scolaire, universitaire, professionnel et politique. En tant qu’expert en Anthropologie sociale, il est en effet l’un de nos intellos qui comprennent le mieux qui nous (les Malagasy) sommes, d’ù nous venons ce qui nous a construits et les matériaux qui ont façonné l’âme malagasy, et la manière dont se sont progressivement établies notre culture et nos habitudes de vie. Bien entendu, ses réflexions ont été nourries par les échanges passionnés qu’il avait eus dans le temps avec le Trio qu’il composait avec Tsilavina et Elie (Rajaonarison). Tous trois n’étaient jamais près de renier leurs racines, ni de brader le mode de vie malgache, ni surtout de renoncer à la langue malgache, ni en bref de passer par pertes et profits tout ce qui fait l’unicité de Madagascar dans ce que notre Pays a d’éternel. Par Jack Rambelo  
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