Solo Andriamanampisoa - « Une autre version d’Optima au 1er mai»


Un responsable de la JIRAMA a réagi face à l’offensive de la Banque mondiale. Solo Andriamanampisoa, président du Conseil d’administration, apporte des coups de projecteurs sur les zones d’ombres. Refus catégorique. « Non la Jirama n’a pas abandonné l’application du système de tarification Optima. Elle est en vigueur depuis le 1er janvier. Mais suite aux directives du Conseil des ministres du 20 janvier, nous avons pris du recul. Une version améliorée de la formule sera applicable à partir du 1er mai » a précisé Solo Andriamanam­pisoa, président du Conseil d’administration de la Jirama. Il a été estimé un gain de 50 milliards d’ariary mais au final tout a débouché sur une perte de 18 milliards d’ariary. Avec les modes d’emploi révisés, modifiant les calculs pour un compteur à multiples branchements, il est attendu un profit de 32 mil­liards d’ariary. Un seul « abonné » peut par exemple, alimenter de nombreux autres « clients » avec des tarifs favorables. Dans ces cas de figure, il est difficile de voir un peu plus clair. La Banque mondiale, avec des données détaillées sur des facturations segmentées par catégories de clientèle, arrive à dégager 95 milliards d’ariary d’économie par an pour la Jirama et à soustraire à la caisse de l’État 800 milliards d’ariary de subventions.

Dérapages budgétaires

Sur ce point, Solo Andria­manampisoa a donné sa version suite aux insinuations de dérapages budgétaires évoqués ces derniers temps. Il affirme que « de 2009 à 2014, la Jirama n’a pas bénéficié d’aides financières de l’État. Elles étaient de 447 milliards d’ariary en 2017, 315 en 2018, 255 en 2019 et 170 en 2020. Les excédents ont été versés au passif du bilan ». Il ajoute que toutes ces données sont à prendre avec des pincettes. « Car la Jirama possède une créance de 318 milliards d’ariary à l’Administration et 700 de TVA déductibles. Soit plus de 1000 milliards de dette à payer pour l’État ». Mais il se trouve que ce dernier est le principal actionnaire de la Jirama. D’où la nécessité de trouver un point d’équilibre financier. La Jirama accuse un déficit abyssal de cumulé de 1800 milliards d’ariary. Car le chiffre d'affaires de 750 milliards d’ariary ne couvre pas encore les charges et les pertes d’exploitation. Quoi qu’il en soit, Solo Andriamanampisoa, sur la foi des statistiques fournies par la direction générale au Conseil d’administration le 24 février dernier, voit une amélioration dans le bilan de la JIrama. Les pertes ont été de 629 milliards en 2018, 739 en 2019 pour être à 448 en 2020. Soit un « profit » de 291 depuis qu’il chapeaute cette société d’État. Des résultats encourageants obtenus, selon ses explications, par les renégociations des contrats aux clauses léonines passés par la Jirama avec ses fournisseurs qui ont ruiné sa trésorerie par des coûts de revient exorbitants. Accom­pagnés par des ventes à perte aux abonnés. Et pour respecter la feuille de route du redressement, la Jirama s’apprête à instaurer l’hybridation dans la majorité de ses sites d'exploitation thermique. 45 dans un premier temps et 26 plus tard. Soit plus que la moitié de ses installations éparpillées aux quatre coins du pays. L’objectif étant de réduire les dépenses en carburant. Il annonce que les nouvelles facturations pour l’eau seront aussi effectives au mois de juillet. Le temps que la Jirama apporte des améliorations dans ses offres de services.
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