Crise - Le FFKM met les politiciens devant leurs responsabilités


Alors que le bras entre le pouvoir et l’opposition s’intensifie, cette dernière sollicite le FFKM comme facilitateur d’un dialogue. L’Église n’entend pas jouer CCO rôle. Occupez-vous de vos oignons. C’est un peu la réponse du FFKM à la sollicitation de l’opposition d’amorcer le dialogue avec le pouvoir. À en juger certaines confessions ainsi que par rapport aux dernières déclarations du conseil des Églises, le FFKM en appelle à une prise de conscience et à la responsabilité des politiciens pour trouver une issue apaisée à la conjoncture politique tendue actuelle. Sur les ondes du Miaramanonja en début de semaine, les porte-voix de l’opposition ont fait part de leur intention de requérir une audience auprès des quatre chefs des églises composant le FFKM. Histoire d’expliquer les motivations de leur mouvement et de demander aux chefs religieux d’être le relais dans les échanges avec le pouvoir. Selon les orateurs de Miara-manonja, les opposants refusent jusqu’alors de discuter directement avec les tenants du pouvoir. Le FFKM refuse donc de jouer les éboueurs. Une source proche de la fédération des églises laisse entendre que le FFKM n’entrerait pas dans la mêlée. « Les politiciens doivent prendre conscience du danger qui menace la nation et démontrer assez de maturité pour assumer leurs responsabilités », avance-t-elle. Cette voix du FFKM rappelle quelques péripéties de l’histoire récentes du pays. « Ceux qui s’opposent aujourd’hui ont démontré qu’ils peuvent très bien s’entendre lorsqu’il y a des intérêts communs. Alors pourquoi pas aujourd’hui, au nom de l’intérêt supérieur de la Nation ». État d’urgence La même source se réfère aux propos de monseigneur Odon ArsÈne Razanakolona, archevêque d’Antananarivo, le 29 novembre 2020. Il a déclaré en substance « il ne faut pas nécessairement attendre l’Eglise pour entamer la démarche ». Le 29 novembre 2020, l’archevêque d’Antana­narivo a mis l’accent sur le fait que les acteurs politiques et étatiques doivent faire preuve d’assez de responsabilité pour éviter que le pays ne bascule à nouveau dans le chaos. Odon Razakonolona voulait juste insinuer que les politiciens sont assez grands pour régler leur différend sans passer par l’église. En 2018, les deux camps s’étaient rassemblés pour dégager le régime Rajaonarimampianina. Aujourd’hui ils sont devenus rivaux et livrent une partie de bras de fer qui met le pays en péril. L’opposition a procédé à une démonstration de force au cours d’une excursion politique. On sait qu’il y avait deux millions d’électeurs à avoir voté pour Ravaloma­nana. Ce n’est pas négligeable mais cela ne nécessite plus aucune démonstration. Les deux camps se lancent des provocations sur les ondes. L’opposition mobilise ses partisans à travers Miara-manonja et le pouvoir réplique par le biais de Tambatra qui regroupe les radios et télévision de la majorité. Les échanges sont durs et virulents. Voilà donc les deux camps fixés sur la position du FFKM. Maintenant il reste à savoir comment résoudre le problème . L’État doit se comporter en premier responsable de la stabilité du pays, de la sécurité de la population, de l’unité nationale, de la liberté des citoyens... Est-ce qu’il y a une menace contre tous ces domaines ? Si l’État juge que le pays est en danger et risque de sombrer dans le chaos, il lui appartient de prendre les mesures appropriées pour mettre un terme à cette escalade sur les ondes et dans les discours. Cela peut passer par l’instauration de l’État d’urgence, la suspension des émissions jugées dangereuses comme Miara-manonja et Tambatra, la censure des réseaux sociaux et des médias, la suspension des phonings sur les stations radios... Il appartient à l’État de voir les dispositions à prendre pour sauver le pays. Il ne s’agit plus de livrer une partie de bras de fer avec l’opposition mais de mettre fin à la crise. Les arrestations et la fermeture de stations télé ou radios ne feront qu’envenimer la situation déjà tendue avec tous les problèmes socio-économiques endurés par la population. Il faut dire que l’opposition continuera à provoquer, à insulter, à inciter à l’insurrection jusqu’à ce qu’elle atteigne son objectif qui est de contraindre l’État à négocier et à mettre en place un gouvernement de consensus. Un scénario classique mais pour mieux maîtriser la situation, il faut trancher dans le vif.
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