Chasseurs de prime


Un cinglant mépris. Le ministre de l’Éducation nationale multiplie les sorties médiatiques pour tenter de se justifier par rapport à cette prime offerte aux fonctionnaires par le président de la République. Elle affirme par dessus le marché que la prime était destinée aux seuls agents de bureau du ministère au nombre de trente-sept mille dans tout le pays. Les enseignants étaient donc exclus et c’est grâce à sa décision que les soixante mille enseignants ont eu droit à 9000 ariary contre une signature pour 65.000 ariary. Ce qui contredit le communiqué du gouvernement qui affirme que le panier garni équivalent à 65.000 ariary était destiné à tous les agents de l’État sans exception. Le communiqué précise qu’il n’y avait pas d’autre montant. C’est assez clair. C’est bien d’avoir pensé aux enseignants, les agents de l’État les plus mal payés du pays, mais il aurait fallu donner la même somme que les employés de bureau qui ont reçu la totalité de la prime. Grâce à Augure, le logiciel qui a déterré les fonctionnaires fantômes de leur tombe, le ministère des Finances et de l’économie devrait connaître le nombre exact des agents de l’Etat en fonction duquel le Président ou la présidence a débloqué le montant total à distribuer. Il ne devrait donc pas y avoir une erreur sur le nombre à moins qu’il est de la liste des fonctionnaires comme il est de la liste électorale il y a autant de doublons que d’omis. En outre, on aurait dû intégrer la somme dans le salaire que les agents perçoivent par bon de caisse or par virement bancaire au nom de la bonne gouvernance. Cela doit être ainsi pour les primes octroyées aux sportifs pour qu’on sache l’origine de l’argent surtout s’il ne figure pas dans la loi de finances. Une institution ne doit pas distribuer de l’argent à travers la fenêtre. Dans tous les cas c’est une humiliation de plus pour les enseignants alors que le président de la République s’est penché particulièrement sur leur cas l’année dernière lors de sa visite à Ampefiloha Ambodirano et à Anosibe. Le Président avait d’ailleurs reconnu que l’éducation est malade, comme en témoignent d’ailleurs le mauvais résultat à tous les examens, et qu’il faut lui apporter un remède. Ce n’est certainement pas en méprisant les enseignants de cette façon qu’on pourra rétablir le niveau de l’éducation. L’inspection générale de l’État est sur le coup pour tirer au clair cette affaire. Tant qu’à faire pourquoi ne pas élargir l’audit sur d’autres domaines ? C’est le moment ou jamais de procéder à un assainissement général dans tous les départements ministériels pour mettre fin à la mauvaise éducation, pour éradiquer les chasseurs de prime.
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