Procès Apollo 21 - Le colonel Philippe François nie tout en bloc


Ça a été au tour de Philippe Marc François et de sa compagne de se présenter à la barre, hier. Une audience marquée par les larmes de Brigitte Mroczk. Une négation en bloc. C’est ce que Philippe François, retraité de l’armée française, a opposé aux accusations portées contre lui dans le cadre de l’affaire Apollo 21. Au même titre que le franco-malgache Paul Rafanoharana, l’ancien de l’armée française est considéré comme parmi les principaux accusés dans la tentative d’assassinat du président de la République. La troisième journée du procès de l’affaire Apollo 21 s’est ainsi ouverte avec les interrogations de Philippe Marc François, à 10 heures. Tout comme son coaccusé, la veille, l’officier supérieur retraité a réfuté toutes les accusations portées contre lui. Contrairement à Paul Rafanoharana, cependant, lui nie toute implication de près ou de loin dans le projet d’attentat contre le chef de l’État. Philippe Marc François soutient que ses relations avec le franco-malgache étaient strictement une relation d’affaire. Arrivé à Mada­gascar en janvier 2020, l’ancien militaire a d’abord travaillé au sein de la société SmartOne, avant de fonder l’entreprise Tsara First, avec comme associé, Paul Rafanoharana. À l’entendre, ce projet n’a pas décollé et lui et sa compagne comptaient quitter la Grande île. C’est justement, à l’aéroport, alors qu’ils allaient embarquer dans l’avion pour rentrer en France qu’ils ont été appréhendés par la police, le 20 juillet dernier. Un élément compromettant a été découvert en possession de Philippe Marc François, lors de son arrestation. Il s’agit d’une clé USB dans laquelle a été découverte une copie du document Apollo 21. Pour sa défense, il explique que cela pourrait être une simple inadvertance, étant donné que lui et son associé s’échangent fréquemment ce type de matériel dans le cadre de leur travail. Un des faits imputés à Philippe François est, par ailleurs, d’avoir cherché à recruter des éléments commandos pour exécuter les plans inscrits dans le document Apollo 21. Un point qu’il a formellement réfuté. En pleurs Devant la Cour, il a soutenu en avoir terminé avec sa vie de militaire depuis longtemps et ne se concentrer que sur les affaires. Il a ajouté qu’il n’avait pas une expérience de commando, mais qu’il a juste été formateur. Une fois de plus, un accusé dans l’affaire Apollo 21 a été questionné sur le fond et le but de ses échanges avec un ancien conseiller à l’ambassade de France. Philippe Marc François se défend, cependant, de toute implication dans la politique et affirme, une fois encore, que sa présence à Madagascar est juste pour faire des affaires. Outre le militaire retraité, Brigitte Mroczek, sa compagne a, également, été appelée devant la barre de la Cour criminelle, hier. Elle est une des deux seules femmes dans la liste des accusés. Tout comme son compagnon, et le reste de ses coaccusés, Brigitte Mroczek est accusée de participation et d’association de malfaiteurs dans l’optique de commettre des crimes, de fomenter une rébellion pour renverser le gouvernement et d’attenter à la vie du président de la République. Des chefs d’inculpations pour lesquels elle plaide non coupable. Devant la Cour, elle a changé certaines des réponses qu’elle a données durant ses auditions, lors de l’enquête préliminaire. Ceci, au motif que certaines choses auraient été dites alors que, fatiguée et malade, elle aurait manqué de lucidité. À l’issue de sa comparution devant le parquet du tribunal d’Anosy, le 4 août, Brigitte Mroczek a été con­- duite à l'hôpital. En petite forme, elle aurait fait un malai­se. Bien qu’elle soit inconnue du public, son physique relativement maigre, sa posture courbée, son visage ridé et ses joues creuses pourraient indiquer que la compagne de Philippe Marc Fran­çois ne serait toujours pas au mieux de sa forme. Tout comme l’ancien militaire et le couple Rafa­noharana, Brigitte Mroczek a, également, été placée en détention préventive depuis le mois d'août. Dans les procès verbaux des auditions durant l’enquête préliminaire, il a été rapporté que Brigitte Mroczek a indiqué que sa relation avec Philippe François s’est détériorée et qu’elle comptait le quitter une fois rentrée en France. L’accusée a reconnu les complications dans son couple, tout en martelant ne rien savoir du projet Apollo 21. Sous le coup de l’émotion et, visiblement, harassée par la tourmente judiciaire, elle a fondu en larmes devant la barre. Les pleurs de Brigitte Mroczek ont marqué le troisième volet du procès de l’affaire Apollo 21. Place au qua­triè­me épisode, ce jour. Le décor est toujours planté à la salle 4 du palais de justice d’Anosy et la scène sera ouverte à partir de 9 heures, sauf en cas de retard des protagonistes. Après Paul Rafanoharana, Philippe Marc François et sa compagne, dix-sept au­tres accusés attendent leur tour de passage devant la barre. À eux s’ajoutent les témoins à charge, ou à décharge. La saga pourrait encore durer quelques jours.
Plus récente Plus ancienne