Hautes études CAMES - Deux nouveaux professeurs agrégés


L’équipe enseignante de l’Inscae vient de s’étoffer de deux professeurs agrégés. Ils ont été « intronisés » hier. Un peu tristounette. L’ambiance qui a régné hier matin au second étage de l’INSCAE aux 67 hectares l’a été. Pourtant, l’événement a été d’une importance particulière. Bien plus que l’inauguration de tel ou tel édifice. Car il a été consacré à l’intronisation de deux professeurs agrégés en sciences de la gestion au sein du Conseil africain et malgache des études supérieures, le fameux CAMES. Dans le temps, Didier Ratsiraka, de son piédestal, en avait fait une occasion pour étaler son immense savoir-faire et sa culture générale incomparable, devant un parterre de hautes personnalités ébahies, suspendues à sa verve oratoire impressionnante à tous points de vue. Sa phrase légendaire, mi-sérieuse, mi- coquine, « réveillez le mandarin qui est en vous », face à une pléthore de médecins émérites, chevronnés du continent, a été reprise en boucle, commentés sous toutes les coutures, par les médias africains quand il avait présidé la rencontre des sommités africaines de la médecine à l’université d’Antananarivo. Un moment unique qu’il a voulu mettre à profit sur son compte diplomatique. Hier, ce faste d’antan était bien loin. Pourtant la dernière fournée malgache à cette haute distinction remonte en 2005. Barea scientifiques Mais Gilde Ralandison et Hasina Rasolonjatovo, deux éminents enseignants de l’INSCAE, ont pu hisser haut l’étendard de la Grande île après un parcours de combattant qu’ils ont qualifié de « kamikaze » pour y arriver. « Ce sont nos Barea scientifiques » se réjouit l’actuelle directrice générale de l’INSCAE, Oly Harimino Rakoto. Elle a été félicitée de vive voix par Vic tor Harison, ancien boss de l’INSCAE, devenu un haut responsable de l’Union africaine. Il a souhaité que « tout soit fait pour soutenir l’intelligentsia malgache pour qu’elle puisse contribuer au développement du pays ». Deux aînés ont honoré cette promotion digne d’une grande solennité. Les professeurs Andry Rasamindrakotroka et Ahmad Ahmad. Tous deux anciens ministres de la Santé publique. L’un a servi le régime de Marc Ravalomanana, l’autre été évincé par le pouvoir actuel, pour « avoir osé dire » les réels défis qui attendent le pays dans la lutte contre la propagation du coronavirus. Son appel de détresse et au secours envoyé vers les pays amis et bailleurs de fonds a déplu en haut lieu. En fait, Gilde Ralandison et Hasina Rasolonjatovo ont fait le plus difficile. Mais ils commencent une autre étape plus que compliquée. Celle d’assurer la relève de l’école doctorale.
Plus récente Plus ancienne