Patrimoine - L’État rachète les effets de la reine Ranavalona III


Comme annoncé l’agence Kerry Taylor Auctions a procédé hier à Londres à la vente aux enchères des effets et des photos de Ranavalona III. L’État a tout racheté. Rendre à Madagascar ce qui était à Ranavalona III. L'État s’est porté acquéreur comme dernier enchérisseur des effets, documents et photos de la reine Ranavalona III ainsi que de la robe de sa tante Ramasindrazana, vendus aux enchères publiques hier à Londres par l’agence Kerry Taylor Auctions. Des effets gardés par la dame de compagnie de la reine, Clara Herbert et devenus donc sa propriété à la mort de Ranavalona III. On ignore s’il y avait un testament laissé dans ce sens par la reine toujours est-il que Madagascar a dû racheter ce qui aurait dû lui revenir automatiquement comme patrimoine. C’est le président de la République, Andry Rajoelina lui-même qui a annoncé la nouvelle sur sa page Facebook. « J’ai suivi les enchères seconde par seconde, minute par minute et c’est avec honneur e t fier té que je vous annonce que l’État a participé aux enchères et a remporté la vente ». Le montant de la vente n’a pas été mentionné mais certaines sources affirment que la dernière offre malgache est monté jusqu’à 53 750 livres sterling soit 248 271 250 ariary. Il va sans dire que la valeur historique de ces pièces n’a pas de prix. Suite logique Le plus important est que ces effets vont retrouver là où ils auraient dû être depuis la fin de la royauté. « Ces pièces historiques vont venir étoffer notre patrimoine au nom de la fierté nationale » annonce le président de la République. Andry Rajoelina n’aura donc pas laissé tomber ces pièces dans les mains d’un collectionneur comme le craignaient beaucoup de ses compatriotes. Le contraire aurait étonné. Après avoir restauré le Rovan’i Madagasikara et ramené au pays la couronne du dais de Ranavalona III, il n’aurait pas été logique de laisser filer d’autres éléments historiques de cette importance. « En cohérence avec mon amour de l’histoire de notre pays et mon engagement de laisser un héritage aux générations futures, j’ai suivi de près la vente aux enchères qui s’est déroulée à Londres hier » a-t-il déclaré. C’est donc la suite logique de la restauration du Rovan’i Madagasikara. Le ministre de la Culture et de la communication Lalatiana Andriantongarivo Rakotondrazafy avait d’ailleurs annoncé que l’État fera tout pour rapatrier tous les patrimoines éparpillés de par le monde. C’est d’autant plus précieux que beaucoup de pièces de ce genre ont été consumées lors du tragique incendie du Rova le 6 novembre 1995. L’État a donc déployé tous les moyens pour ramener au bercail ce trésor. La Présidence, le ministère des Affaires étrangères, le ministère de l’Économie, des finances et du budget, se sont impliqués à fond dans cette reconquête mais le rôle principal revient au président de la République. On lui en aurait voulu s’il n’avait pas pris cette initiative quelle que soit son coût. C’est dans ce genre de situation que la souveraineté nationale prend tout son sens.
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