Regroupement d'Antsirabe - Gouverneurs et maires en ordre de bataille pour 2023


Un regroupement des responsables territoriaux se tient à Antsirabe depuis la semaine dernière. Hier a été au tour des gouverneurs et maires, avec l’année 2023 comme projection avouée. Cash. Vyvato Rako­tovao, gouverneur de la région Vakinankaratra, a été direct durant sa prise de parole en ouverture du regroupement des gouverneurs et des maires à Antsirabe, hier. Disant tout haut ce que la plupart des participants et des observateurs pensaient tout bas, il a glissé que l’année 2023 est en ligne de mire. « Nous sommes prêts à travailler pour développer le pays, pour concrétiser les treize Velirano du président de la République, mais aussi, à préparer l’année 2023 », a déclaré le gouverneur Rakotovao. Des propos accueillis sous une salve d'applaudissements par ses pairs et les maires présents dans l’assistance. L’occasion pour le boss de la région Vakinan­karatra d’ajouter, des gestes valent plus que les mots et ces applaudissements en disent beaucoup. Outre les vingt-trois gouverneurs, près de trois cent cinquante maires participent au rendez-vous d’Antsi­rabe. La plupart sont, de prime abord, issus de la coalition présidentielle. Dans le contexte actuel, lorsque l’horizon 2023 est évoqué, tous ont en tête la prochaine élection présidentielle. À un peu plus de deux ans de cette échéance, les états-majors des différentes écuries politiques s’activent. Certains entament des tournées pour redynamiser leurs bases. Les tenants du pouvoir, aussi, se mettent en ordre de bataille pour être au mieux de leur forme en 2023. Outre le volet politique, toutefois, leurs principaux arguments pour convaincre les électeurs seront les résultats dans les actions de développement. Au lendemain de la crise sanitaire, cependant, le redressement socio-économique n’est pas une mince affaire. À un peu plus de deux ans de la fin du mandat du président de la République, les décideurs étatiques cogitent sur la méthodologie idoine pour booster le redressement socio-économique. Pour le ministère de l’Inté­rieur, le regroupement des responsables territoriaux organisé à Antsirabe, serait donc une voie pour y parvenir. L’idée est de concrétiser l’engagement prési­dentiel selon lequel, plus aucun district ne sera oublié dans les actions de développement. Si le gouverneur Rakotovao a mis l’accent sur le volet politique du rendez-vous dans la capitale de sa région, Christian Ntsay, Premier ministre, et Pierre Houlder Ramaho­limasy, ministre de l’Intérieur et de la décentralisation, ont recadré le sujet dans leurs allocutions. Complexe Selon le locataire de Maha­zoarivo et le ministre de l’Intérieur et de la décentralisation, le regroupement à Antsirabe a pour principal objectif d’accorder les violons des responsables territoriaux. Ceci dans le but d’accélérer les actions de développement, souligne le Premier ministre Ntsay. Les deux premiers jours de ce regroupement, qui se sont déroulés jeudi et vendredi, ont été réservés aux représentants de l’État. Deux jours durant lesquels les difficultés dans l’exécution de leurs missions ont été abordées en long et en large. Hier, ça a été au tour des gouverneurs et des maires, qui sont les responsables des Collectivités territoriales décentralisées (CTD). « Il n’est pas encore question d’élection. Concentronsnous d’abord à mobiliser tous nos efforts pour le développement du pays », ajoute le chef du gouvernement. Il serait difficile de ne pas faire le rapprochement des propos du Premier ministre avec ceux du gouverneur Rakotovao qui a prononcé son discours avant lui. Seulement, le locataire de Mahazoarivo a parlé d’élection en référence aux critiques sur l’imperfection de la structure qu’est le gouvernorat, en tant que CTD. « Nous ne pouvons pas passer tout notre mandat à organiser des élections », indique le Premier ministre, pour se défendre du fait que les gouverneurs ne sont pas élus, ou encore, qu’il n’y a pas d’élection de conseillers régionaux. À entendre Christian Ntsay, une synergie entre les gouverneurs et les maires serait une alternative à l’absence de conseillers régionaux. (...) puisque les maires savent les besoins et les priorités locaux de leur commune, indique le Premier ministre. Seulement, les gouverneurs sont, aussi, là pour concrétiser les projets et les priorités étatiques. Le locataire de Mahazoarivo l’a rappelé à demi-mot, hier, en évoquant le décret leur attribuant des prérogatives en matière de contrôle et d’exécution du volet socio-économique de la Politique générale de l’État (PGE). D’après le chef du gouvernement, le décret de renforcer les prérogatives des gouverneurs aurait été motivé par le constat que les consignes ou directives venant de l’État central ne sont pas toujours suivies au niveau local. Vyvato Rakotovao a martelé la disposition des gouverneurs à accomplir à la lettre les missions confiées par le président de la République, sous la houlette du Premier ministre. Il a même évoqué la question de l’évaluation des gouverneurs qui est en cours, en ajoutant, nous sommes disposés à être évalués et ne nous agripperons pas à notre siège si nous sommes éjectés. Vue de l’extérieur, l’articulation de la politique de décentralisation semble complexe. Clarifier les choses et mettre tout le monde sur la même longueur d’onde est, justement, la raison d’être du regroupement à Antsirabe. La traduction en acte pour un résultat rapide sur le plan du développement s’impose, toutefois. Comme l’affirme le gouverneur de Vakinan­karatra, en effet, tous ont désormais en tête l’échéance de 2023.
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