Affaire Bani - Treize militaires seront traduits au parquet


Cinq mois se sont écoulés, le meurtre de Nasandratra Valimbavaka, revient sous le feu des projecteurs. Treize militaires dont quatre officiers seront présentés au parquet demain. ENFIN, l'autorisation de poursuite délivrée. Treize militaires dont quatre officiers soupçonnés du meurtre odieux de Nasandratra Valimbavaka Rambolamendrika, âgé de 15 ans, au mois de juin, comparaîtront au parquet demain. Hier soir, le ministre de la Défense nationale a signé l'ordre de poursuite demandé deux fois par le ministère public. La première était sans réponse. Un silence assourdissant a entouré l’homicide pendant ces cinq mois. Quelqu’un aurait voulu étouffer l’affaire, la famille de l’enfant n’en démord pas. Elle a donc décidé de réaliser une manifestation pacifique devant le palais de Justice, hier. La famille a tiré la sonnette d’alarme pour que les responsables étatiques gardent les yeux rivés sur le traitement du dossier. À l’en croire, elle avait vainement consulté l’association Fitia de la Première Dame, le service des doléances auprès de la Présidence à Ambohitsirohitra, la commission nationale indépendante des droits de l’homme (CNIDH). « Stop à l’impunité ! Délivrez l’ordre de poursuite ! Les militaires doivent protéger les citoyens et non les tuer. Justice pour Valimbavaka, dit Mouta », peut-on lire sur les banderoles et écriteaux avec photo du défunt. 16 millions d’ariary Natacha, la sœur de Valimbavaka, a souligné que leur famille décline une procédure de conciliation. « Une femme se présentant au nom d’une association était venue chez nous. Dans un premier temps, elle a affirmé qu’elle allait nous aider. Or, elle a ensuite proposé un accord amiable entre les militaires et nous. Elle a dit qu’on nous offrira 80 millions fmg [ndlr : 16 millions d’ariary]. Nous avons refusé, car une vie ne s’achètera jamais », martèle-t-elle. Une dizaine de personnes, dont les militaires pointés du doigt, avaient déjà été entendues à la section des recherches criminelles de la gendarmerie de Fiadanana. Lova Rabenarivo, un garçon qui avait été brutalisé avec Valimbavaka, mais qui a survécu, a témoigné de leur torture par ces hommes de l’Armée. Ceux-ci ont alors porté plainte contre lui pour propagation de fausses nouvelles. Depuis, l’affaire est sur le point de sombrer. Le meurtre a été perpétré le 6 juin dans l’enceinte de la base aéronavale d’Ivato (BANI). « Ce dimanche-là, Valimbavaka jouait au ballon. Le midi, il est rentré pour déjeuner. Il nous a dit qu’il devait encore retourner pour finir un match. Puis, il n’est plus revenu à la maison. Nous l’avons attendu à partir de 18h. Finalement, nous l’avons recherché dans les parages », raconte Natacha. « Des témoins nous ont signalé que Valimbavaka avait été arrêté et traîné dans le camp par des militaires. Après des recherches vaines, nous avons fini par trouver son corps sans vie portant des traces de violences et de blessures à la morgue de l’HJRA. Les militaires l’avaient accusé d’avoir commis un vol. Quand même, ils n’avaient pas le droit de le tuer », enchaîne-t-elle. La balle est maintenant entre les mains du ministre de la Défense nationale qui devrait donner suite aux demandes d’autorisation de poursuite.
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