Découpage territorial - La 23ème région remise en question


La création d’une 23e région en scindant en deux la région Vatovavy Fitovinany est une promesse présidentielle. Sa concrétisation s’avère, toutefois, compliquée. Un casse-tête. Il s’agit d’une des principales informations du discours d’in­vestiture de Andry Rajoelina, président de la République, le 19 janvier 2019, au stade de Mahamasina. Le Chef de l’Etat fraichement investi dans ses nouvelles fonctions a alors, annoncé la création d’une 23e région. Une intention qui implique de scinder en deux régions à part entière la région Vatovavy Fitovinany. Un peu plus d’un an et demi après l’entrée en fonction du Président, la concrétisation de son « Velirano », semble, pourtant, prendre du retard. Les consultations y afférentes seraient, pourtant, menées depuis les premiers mois du quinquennat. Le sujet est revenu au front de l’actualité ces derniers jours. Les autorités semblent, en effet, vouloir accélérer le dossier. Le Chef de l’Etat a même réuni les autorités traditionnelles et les élus de la région Vatovavy Fitovinany, au palais d’Etat d’Ambohitsorohitra, lundi. L’objectif de la rencontre de lundi étant de trouver une décision consensuelle à la création de la 23e région. Bien qu’il souhaite avancer rapidement sur le sujet, Andry Rajoelina a souligné que la décision à prendre doit être « réfléchie, logique et favorable au développement ainsi qu’à l’intérêt général ». A la base, l’idée de scinder en deux Vatovavy et Fitovinany découle d’une requête insistante des notables de Vatovavy. Ils se plaignent de l’éloignement des bureaux administratifs délocalisés de Mananjary, à Manakara, chef lieux de région. Faire tache d’huile La création d’une région revêt, cependant, une dimension qui va largement au delà d’un simple découpage administratif afin d’alléger les contraintes de distance. « La création et la délimitation des collectivités territoriales décentralisées [CTD], doivent répondre à des critères d’homogénéité géographique, économique, sociale et culturelle », prévoit la Constitution. Les critères requis par la Loi fondamentale compliquent, justement, la division en deux régions distinctes de Vatovavy et Fitovinany. Sur la base de la proximité géographique, notamment, il a été avancé un temps que les districts de Mananjary, Nosivarika et Ifanadiana composent la région Vatovavy. Que les districts de Vohipeno, Manakara et Ikongo soient regroupés dans la région Fitovinany. Un courant de notables locaux se disputent, cependant, le district d’Ikongo, au motif qu’il s’agirait de la localité qui concentre le plus de ressources naturelles. Les dignitaires d’Ikongo revendiquent, cependant, leur attachement à Vatovavy malgré la distance géographique. Ces derniers mettent en avant l’argument culturel et historique. En face, toutefois, un autre courant d’opi­nion soutient qu’avec juste deux districts, la région Fitovinany risque de ne pas être viable. Bien que les régions soient encore dépendantes de l’Etat central, l’objec­tif à atteindre est la décen­tralisation effective. A entendre les propos du président de la Répu­blique, à Ambohitsorohitra, lundi, l’Exécutif ne souhaite pas faire une fausse note dans la création de cette 23e région. Andry Rajoelina souligne surtout, « la décision que nous allons prendre ne devrait pas avoir un impact sur les autres régions ». Il affirme que d’autres districts requièrent également, d’être érigés en région à part entière. « Il y en a plusieurs qui suivent avec intérêt comment allons-nous procéder sur la création de cette 23e région», ajoute le Chef de l’Etat. La Constitution dispose que la création et la délimitation d’une région se fasse par le biais d’une loi. L’an­nonce faite par le Président, dans son discours d’investiture a ouvert une brèche. A coup d’arguments économiques, géographiques et culturels, des voix veulent que des régions comme l’Alaotra Mangoro soient, également, scindés en deux. Ces dernières espèrent que la création d’une 23e région dans la partie Sud-Est du pays fasse tache d’huile. A entendre ses mots de lundi, pourtant, Andry Rajoelina ne semble pas emballé par cette idée.
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