Contrats internationaux - Les intérêts de l’État jugés mal négociés


Des cadres de haut niveau maîtrisant les techniques de négociations internationales sont en déficience. Des contrats internationaux bâclés. Les grands négociateurs manquent dans le pays selon le constat du cabinet de communication et de formation CECOM. Les intérêts d’avoir signé des grands projets stratégiques avec des entités étrangères ne sont pas palpables ou sont confrontés à des contestations quelques années après les signatures de contrats. Le contrat d’État avec la société minière QMM, dont l’État demande actuellement un audit, est estimé ne pas donner les retombées escomptées sur la région Anosy et sur l’économie nationale. La clause de concession pour le projet Sahofika entre le consortium Eiffage-Themis-Eranove et l’État malgache est également cité. « La conclusion de ce contrat reste en suspens, en raison de l’indécision du gouvernement et faute d’experts, pour évaluer les vrais intérêts du pays » explique Florent Solomam­pionona du cabinet CECOM. « Le premier ministre lui même avait dénoncé le déséquilibre notoire de ce contrat en soulignant le caractère léonin de celui-ci car la Jirama avait l’obligation de payer selon le système du Take or Pay, c’est-à-dire qu’avec ou sans commande, la Jirama doit payer un certain montant. Comment le ministère en est-il arrivé là? » se demande l’interlocuteur. Responsabiliser Même remarque pour Ambatovy dont l’investissement est estimé à plus de 5 milliards de dollars. « Beau­coup s’interrogent aujourd’hui sur la nécessité d’augmenter les redevances qui sont notoirement insuffisantes pour impacter sur l’économie du pays » ajoute Florent Solo­mampio­nona. Il n'y va pas par quatre chemins pour dénoncer une certaine incapacité de l’administration publique dans les négociations à un niveau international. Les contrats contiennent souvent des aspects juridiques, des détails stricts sur les investissements et des clauses de financement de très haut niveau. Le cabinet CECOM organise ainsi, à l’endroit des fonctionnaires, SG - DG - Directeurs et Conseillers Techniques, les Cadres des Institutions pour le secteur public, directeurs généraux, les Managers opérationnels, les cadres supérieurs des entreprises industrielles et commerciales, les membres de la société civile et des associations patronales pour le secteur privé, un séminaire de formation de haut niveau, du 20 au 23 octobre à l’hôtel Colbert Antananarivo. Le thème sera axé sur la « Négociation Inter­nationale et Interculturelle ». « L’objectif est de mettre à la disposition de l'État de grands négociateurs capables de défendre de manière efficace et efficiente ses intérêts. Cela permettra aux participants d’appréhender l'environnement international et interculturel, de communiquer efficacement avec des interlocuteurs internationaux, de préparer, réaliser et évaluer une négociation dans un contexte international et interculturel » finit le directeur de CECOM. Madagascar a besoin de cadres de haut niveau, maîtrisant parfaitement les arcanes des négociations internationales pour sauvegarder au maximum les intérêts de l’État et du peuple malgache.
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