Le pape à Akamasoa - La pauvreté n’est pas une fatalité


Rien n’est impossible. Le pape François est arrivé au village d’Akamasoa à quinze heures et quart, dimanche après-midi. Il s’agit de la cinquième étape de son séjour dans la capitale après sa rencontre avec des dirigeants à Iavoloha, son passage à la cathédrale d’Andohalo, son rendez-vous avec les jeunes samedi soir à Soamandra­- kizay et la célébration de la messe au même endroit. Le père Pedro rappelle le bout de monde laissé dans l’indifférence qu’est Akamasoa auparavant. L’existence de ce village incarne l’existence d’un combat mené depuis trente ans contre la pauvreté. Prêtre argentin, envoyé comme missionnaire à Madagascar, le père Pedro accueille le pape François dans le gymnase d’Akamasoa alors rempli d’enfants , d’adolescents et de jeunes venus nombreux pour voir et écouter le SaintPère pendant une heure. « Ici c’était un lieu d’exclusion, de souffrance, de violence, de morts. Après trente ans, la divine providence a créé un oasis d’espérance où les enfants auraient trouvé leur dignité, les jeunes ont repris le chemin de l’école, et les parents se sont mis à travailler pour préparer un avenir à leurs enfants. L’extrême pauvreté dans ce lieu, nous l’avons éradiqué par la foi, le travail, la scolarisation, par le respect de l’hygiène et de la discipline. Ici tout le monde travaille », affirme le père Pedro dans son message de bienvenue au pape. Chants en espagnol exprimant l’accueil chaleureux dédié au Saint-Père sont entonnés par les hôtes. Accompagné de son épouse, le chef de l’État Andry Rajoelina est arrivé parmi l’assistance à cette rencontre entre le pape François et les jeunes d’Akamasoa. Les principaux responsables de l’accueil du pape en terre malgache ont déjà fait connaître qu’un passage à Akamasoa est un vœu exprimé depuis longtemps par le souverain pontife. Raffermir la foi « Ce village recèle en effet une longue histoire de courage et d’entraide. Cette cité est le résultat de nombreuses années de dur labeur. À la fondation, nous trouvons une foi vivante qui s’est traduite par des actes concrets capables de déplacer des montagnes. Une foi qui a permis de voir une chance là où seule la précarité était visible », affirme le pape dans sa prise de parole en langue italienne. Son discours est suivi d’un témoignage d’une jeune fille arrivée à Akamasoa il y a six ans avec sa mère, son frère, sa sœur et l’évolution de leur vie dans la prise en compte de la discipline et la foi. « Merci Fanny pour ce beau témoignage que tu nous a donné au nom des jeunes de ce village. Chers jeunes, ce travail accompli par vos aînés, c’est à vous qu’il revient de le poursuivre. La force pour accomplir tout cela, vous la retrouverez dans la foi », réagit le pape. Un show exceptionnel animé de gestuels uniformes et de tenues vestimentaires similaires mais reflétant cinq couleurs est donné par les jeunes d’Akamasoa en signe de reconnaissance vis-à-vis de la visite papale. Dans une intervention brève en langue française, le pape François ne manque pas d’évoquer le lien de longue date entre lui et le père Pedro, tous deux originaires d’Argentine. « Le père Pedro est mon ancien élève à la Faculté de théologie entre les années 1965 et 1968».
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