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Liberté d’expression – Journalistes et société civile se mobilisent

Une coalition entre l’Ordre des journalistes et les organisations de la société civile afin de lutter pour la liberté d’expression a été officialisée, hier. En réaction au vote du code par l’Assemblée nationale, le mouvement pour la liberté d’expression prévoit des actions d’interpellation.

Côte à Côte. À la suite de l’adoption du projet de co­de de la communication par l’Assem­blée nationale, dans la nuit du 7 juillet, les réactions des journalistes, mais aussi, des organisations de la société civile ne se sont pas fait attendre.
L’ordre des journalistes de Madagascar (OJM), a tenu une conférence de presse, hier, à Antaninarenina, aux cotés de la plateforme des organisations de la société civile Rohy pour officialiser une coalition entre les deux entités pour contester l’atteinte à la liberté d’expression et d’opinion. À l’issue d’une réunion, à Antanimena, le mouvement pour la liberté de la presse, formé par les journalistes, prévoit des actions d’interpellation de l’opinion nationale et internationale sur les dangers qu’engendrerait la mise en vigueur d’un tel code de la communication.
Lors d’une conférence de presse conjointe, hier, au SAF-FJKM, Antaninarenina, la plateforme des organisations de la société civile (OSC) Rohy et l’Ordre des journalistes de Madagascar (OJM), ont annoncé leur coalition pour contester l’atteinte à liberté d’expression et d’opinion, mais aussi, à la liberté de la presse matérialisée par le projet de code de la communication médiatisée, récemment voté par l’Assemblée nationale.
« Nous soutenons ce mouvement de contestation car, ce texte torpille la liberté d’opinion du citoyen », déclare Ndranto Razakamanarina, chef de file de l’Organisation non-gouvernementale (ONG) Alliance « Voahary Gasy », membre de la plateforme Rohy, lors de la conférence de presse d’hier. La prise de position de la société civile aux cotés des journalistes est, également, motivée par sa lassitude face à la sourde oreille des tenants du pouvoir.

Interpellation
L’entêtement de ce dernier à faire cavalier seul dans les choix et décisions concernant la vie de la nation, fermant la porte à tout débat ou passant outre les consensus trouvés après les rares dialogues et concertations agacent, aussi, les membres de la plateforme Rohy. Le projet de code de la communication en est un exemple édifiant. Malgré plusieurs ateliers de consultation nationale pour pondre l’avant-projet de code, l’Exécutif a façonné à sa guise le texte à soumettre au Parlement.
Un autre cas qui indigne, particulièrement, les organisations civiles, concerne le projet de loi instituant une Cour spéciale contre la délinquance économique, financière et fiscale, qui passe devant le Parlement durant cette session extraordinaire. Les OSC ont, en effet, été consultés sur la confection d’un avant-projet de loi portant création des Pôles anti-corruption (PAC). Un texte adopté durant la première session ordinaire et compétente également pour les mêmes faits que la Cour spéciale.
« Nous ne pouvons plus accepter le forcing du pouvoir pour faire adopter des textes favorisant la corruption qui est devenue institutionnalisée dans le pays », des propos lancés durant la conférence de presse d’hier, à Antaninarenina. Concernant la coalition entre la plateforme Rohy et la presse, il a été dit, hier, qu’il y a encore une réflexion sur la manière de matérialiser l’alliance par une action commune. Les OSC et l’ordre des journalistes cogitent sur une voie légale pour contester l’atteinte à la liberté d’expression.
En attendant, le mouvement pour la liberté d’expression, initiée par les journalistes a décidé, à l’issue d’une réunion, hier, de tenir une « grande marche pour l’enterrement de la liberté », allant d’Ankorondrano jusqu’à la stèle pour la liberté de la presse à Analakely. Des rencontres avec les différents ambassadeurs en poste à Madagascar et l’action radio « miara-manonja », se feront dès lundi. La parution d’une page satirique indiquant ce que serait l’information servie au public, une fois le code adopté, est, aussi, prévue. L’objectif est d’interpeller sur la tendance liberticide de la conjoncture actuelle.

Garry Fabrice Ranaivoson