Conjoncture - Rencontre entre le Président et le FFKM


Les quatre chefs d’église au sein du FFKM et le président de la République se sont entretenus durant un long moment, hier, à Iavoloha. À huis clos. Si le code de la communication médiatisée entre en vigueur en son état actuel, son article 20 interdirait la publication de la rencontre qui s'est tenue discrètement, hier, à Iavoloha. En attendant, il est porté à la connaissance du public, un long entretien entre Hery Rajaonarimampianina, président de la République, et les quatre chefs d’église au sein du conseil œcuménique des églises chrétiennes de Madagascar (FFKM). Peu d'informations filtrent sur les tenants et aboutissants de cette rencontre qui aurait duré « plus de trois heures ». Les quatre chefs religieux seraient, en effet, arrivés au palais d'État d'Iavoloha vers 15 heures et n'en seraient ressortis qu'après 19 heures. Selon une indiscrétion auprès de la présidence de la République, il s'agit « d'une rencontre périodique entre le chef de l'État et le FFKM pour discuter de l'évolution du processus de réconciliation nationale ». Du coté du conseil œcuménique, une source avisée indique qu'il y a quelque temps, le FFKM a sollicité une audience auprès du locataire d'Iavoloha. « La rencontre d'hier, pourrait être sa réponse. En tout cas, la demande d'audience était pour lui faire part du point de vue et des soucis de l'église sur la conjoncture et l'actualité », explique la source contactée. À la présidence de la République, l'on insiste sur la réconciliation. « La mise en place des instruments juridiques concernant le processus dont la loi sur la réconciliation et celle sur la Cour spéciale contre la délinquance financière ont été au centre des discussions », ajoute la source à Iavoloha. Actualités Dans la phase actuelle de la réconciliation nationale, le FFKM ne semble n'avoir qu'un rôle d'observateur qui suit et évalue l'évolution du processus. Les assises nationales d'Ivato, en 2015 avaient donné au Conseil de réconciliation Malagasy (FFM), nouveau, les prérogatives de mener la réconciliation. Le projet de loi sur la réconciliation nationale, qui prévoit, aussi, la refonte du FFM est, actuellement, devant le Parlement. Au projet de loi sur la réconciliation, l'Exécutif a, toutefois, greffé un autre prévoyant la mise en place d'une Cour spéciale contre les délinquances économique, financière et fiscale. Une instance judiciaire qui ne sera compétente que pour les délits allant de la période 2002 à la fin de la Transition. Une initiative fortement contestée par la société civile, pourtant. Cette dernière qui durant des ateliers de concertation a cogité sur une loi récemment votée par le Parlement et mettant en place des pôles anti-corruption (PAC), compétente, également, sur les délits économiques. « Le risque est que la Cour serve, soit à épargner, soit à accabler une certaine catégorie de personnalité concernée par la réconciliation au gré des intérêts politiques », argue la plateforme de la société civile Rohy, lors d'une conférence de presse, hier. Tentative de coup d'État et attentat à la grenade ont agité les échos des fêtes de l’indépendance. Dans le cadre de ces contestations des décisions étatiques et administratives, celles contre le projet de code de la communication et l'exploitation minière de Soamahamanina animent l'actualité de ces derniers jours. La contestation de l'adoption du projet de code de la communication devient un débat de société dépassant largement la sphère médiatique et agite l'opinion nationale et internationale. L'affaire de Soama- hamanina, où des cadors de l'église catholique ont, clairement, pris position en faveur des habitants locaux et en ont fait le symbole de la défense des droits des paysans. Bien qu'il n'y ait aucune confirmation de part et d'autre, il est fort probable, que ces deux sujets aient également animé les quelque quatre heures d'entretien, d'hier. Garry Fabrice Ranaivoson
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