Solidarité. Tel est le message de Reporters sans frontières (RSF) et l’Union de la presse francophone (UPF), publié dans un article-communiqué, hier, à l’endroit des journalistes malgaches. Un texte destiné, aussi, aux décideurs étatiques et parlementaires locaux.
Non tenus par les obligations de réserve et la courtoisie diplomatique, RSF et UPF ont été francs et directs dans leur réaction face à l’adoption par le Sénat en première lecture et l’Assemblée nationale dernièrement, du projet de code de la communication. « UPF et RSF protestent contre l’adoption par le Parlement malgache du Code de la communication, qui marque un revers pour la démocratie et la liberté d’expression », attaque le communiqué d’hier.
Selon ces deux organisations internationales défendant la liberté de la presse, le projet de code continue de faire référence au code pénal pour statuer sur les délits de presse, « ainsi les journalistes seront potentiellement sujets à des peines d’emprisonnement ». RSF et UPF dénoncent, également, les termes jugés « trop vagues pour être sécurisants », et les peines d’amendes démesurées pour les délits par voie de presse, que dispose le projet de texte.
« Certains articles de cette loi sont une atteinte fondamentale à la liberté de l’information. La disproportion des peines envoie un message tout à fait menaçant aux journalistes qui risquent de tomber dans l’autocensure », déplore l’article-communiqué. Sans équivoque RSF et UPF parlent d’une voix et appellent le Gouvernement et les deux Chambres parlementaires à revenir aux termes de l’avant-projet de loi issu des ateliers de concertations initiés par le Programme des Nations-Unies pour le développement (PNUD), entre les acteurs de la communication médiatisée et l’État.
Dans une année de rendez-vous internationaux pour Madagascar, notamment, à quelques mois du sommet de la Francophonie, l’UPF et RSF appellent les organisations internationales à plaider la cause de la presse auprès des autorités malgaches « pour qu’elles engagent sans tarder ces modifications nécessaires ».
Les deux entités soulignent, néanmoins, le signal positif lancé par l’État par l’adoption lors du conseil des ministères du, 6 juillet dernier, du projet de modification de la loi sur la cybercriminalité portant sur l’article 20.
Garry Fabrice Ranaivoson