Assemblée nationale - Un débat courtois et organisé


Fait rare, une rencontre entre les membres du gouvernement et les députés s’est déroulée sur un ton institutionnel. Une fois n’est pas coutume, la séance plénière a été réglée à la minute près. Une agréable surprise. Si les débuts ont été hasardeux, l'Assemblée nationale s’accommode bien au télétravail imposé par la situation sanitaire. La visioconférence donne une certaine latitude au bureau permanent pour mieux organiser le déroulement de séances plénières. L'amélioration du dérou­lement des débats de la Chambre basse s’est esquissée depuis quelques séances plénières. Elle s’est confirmée, hier, durant la première journée des séances de présentation du rapport de l'exécution de la politique étatique, par le gouvernement. Sans quelques notes discordantes, le rendez-vous d’hier aurait pu être réglé comme du papier à musique. Pareil niveau discipline durant une séance à l'Assem­blée nationale est, toutefois, rare qu’elle mérite d'être soulignée. Prévu à 10 heures, le début de la séance a accusé trente minutes de retard, le temps que tous les participants soient ajoutés à la plateforme pour la visioconférence. Après cette parenthèse, cependant, les huit heures d'échange qui suivirent ont été fluides. Une dynamique, néanmoins, perturbée à quelques reprises par les inconstances de la connexion internet. Dans l’ensemble, toutefois, la réunion en ligne a permis, cependant, d’imposer un un timing strict dans les temps de parole de chaque intervenant. Amélioration des débats Christian Ntsay, Premier ministre, a donné le coup d’envoi de la présentation du rapport de l'exécution du programme étatique par le gouvernement. L'Assem­blée nationale lui a accordé près d’une heure et demie pour présenter la longue synthèse des réalisations de son équipe, durant l'année 2020. Pour le ministre de l’Éco­nomie et des finances, la ministre de l’Éducation nationale, celui de la Défense nationale et celui de l’Ensei­gnement technique, le timing imposé a été de trente minutes chacun. Un temps de parole rigoureusement chronométré a, aussi, été imposé aux députés. La parole n’a pas été donnée à tous les membres de l’institution de Tsimbazaza. L’article 101 de la Consti­tution prévoit, notamment, que la présentation du rapport d'activité du gouvernement soit suivi « d’un débat sur les résultats des actions du gouvernement et l'évaluation des politiques publiques ». Christine Razanamahasoa, présidente de l'Assemblée nationale, a été rigoureuse sur ce point. Le rendez-vous n'était pas pour les épanchements ou les doléances. «Ceux qui ont des choses à dire peuvent en faire part au président de leur groupe parlementaire ou à celui de leur commission », souligne-t-elle. Les appréciations et critiques sur les rapports présentés, hier, revenaient donc aux présidents et rapporteurs des commissions directement concernées, comme la commission d'évaluation des politiques publiques. Ils ont eu droit à cinq minutes pour faire leur remarque. S'ensuivent le tour des présidents ou porte-parole des différents groupes parlementaires qui, selon le nombre de députés qui les composent, ont disposé de quinze minutes pour le TIM et le GPR, vingt minutes pour l’IRD et dix minutes pour les élus non affiliés. Ce format a permis de donner un droit de réplique aux membres du gouvernement, d’une durée de vingt cinq minutes chacun. La rigueur dans l’organisation de la séance plénière d’hier, a permis d'améliorer le niveau des débats. Les députés peuvent encore mieux faire, mais ils ont, au moins, cassé avec les séances aux allures de cours d'école. Pour ne pas dépasser le temps imparti, il fallait tout de suite aller dans le vif du sujet. Il n’y a pas eu beaucoup de place pour les flagorneries ou les quémandages. Les habitués des motions d’ordre intempestives ont, aussi, rongé leur frein Depuis le début de cette session en ligne, il est systématiquement rappelé à chaque début de séance que les débats sont retransmis en direct et accessibles au monde sur la page Facebook de la Chambre basse. Un paramètre qui semble amener les députés à soigner leur intervention. Quelques vieux roublards restent, toutefois, sans filtre. Hier, par exemple, des membres du GPR ont exigé d’avoir voix au chapitre dans la nomination ou le limogeage de responsables locaux dans l'éducation nationale. Ce qui n’est pas de l’ordre des prérogatives et du rôle d’un parlementaire. La séance d’hier est, néanmoins, un exemple à pérenniser pour l’institution de Tsimbazaza.
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