Vatomandry - La consultation médicale se fait rare


Moins d'un malade sur deux peut se soigner dans une formation sanitaire. Le manque de moyen est un blocage. Négligence. Un habitant de la commune de Niarovana Caroline, district de Vatomandry, a succombé à ses maux, au mois de mai, faute de moyen. « On l'a fait sortir de l'hôpital, car sa famille n'avait plus les moyens de le soigner. Il est décédé quelques jours après », témoigne Jean Baptiste, responsable du temple FJKM dans la localité, hier, dans le cadre du lancement officiel de l'opérationnalisation de la Caisse nationale de solidarité pour la santé (CNSS). « Nous allons toujours à l'hôpital lorsque nous tombons malade, mais le coût des médicaments est très élevé. Il arrive que nous ne pouvions acheter qu'une plaquette de médicament sur les quatre prescrits », explique Justin Marolahy, nouvel adhérent de la CNSS. La négligence de la santé est un fait courant dans ce district. Selon les statistiques du médecin inspecteur de Vatomandry, il n'y a que 47 % des malades qui se font soigner dans les formations sanitaires. « Les hôpitaux sont un dernier recours, la population pense que se soigner dans les hôpitaux coûte cher », souligne le Dr Andry Rakotondrabe, médecin inspecteur du district de Vatomandry. Les malades payeraient autour de 4 000 ariary pour les soins dans les centres de santé de base (CSB), et au dessus de 200 000 ariary, au cas où il y aurait une intervention chirurgicale dans les centres hospitaliers de référence du district (CHRD). Appel Ces coûts seront pris en charge, pour ceux qui vont s’affilier à la CNSS, à partir de maintenant. L'État va approvisionner la CNSS de 600 millions d'ariary, en ce début, pour la prise en charge d'environ soixante six mille personnes, les plus démunies, dans trois districts, à savoir Vatomandry, Fandriana et Manandriana. Parmi les critères de vulnérabilité figurent l'absence d'emploi du chef de ménage, le nombre élevé d'enfants. Ceux qui se trouvent en dehors de ces critères paieront 9 000 ariary par personne par an, pour avoir accès aux services de santé dans les CSB et les CHRD. Les partenaires, comme le système des Nations Unies, appuient également l'État pour le bon fonctionnement de ce mécanisme. Le chef d'État, Hery Rajaonari­mam­pianina qui a honoré de sa présence le lancement de cette caisse, appelle à la participation de tout un chacun. En parallèle avec l'opérationnalisation de la CNSS, des formations sanitaires publiques ont été rénovées et équipées à Vatomandry, pour rendre effectif la Couverture de santé universelle (CSU), qui vise l'accès à un soin de qualité pour tous. Ce mécanisme intéresse les habitants de Vatomandry. « Parfois, les frais de traitement dépassent les 20 000 ariary. Avec ce système, on ne paiera que 9 000 ariary l'année, pour tous les soins », souligne Augustine Faravavy, mère de famille à Niarovana Caroline. D'autres indiquent que ce tarif est un peu lourd pour eux. « En tant que paysans, nous trouvons à peine de quoi manger tous les jours, comment va-t-on faire pour payer cette somme », déplore Christian Ramanana, chef de ménage de cinq personnes. La CNSS n'atteindrait pas les trente-six districts annoncés mercredi, mais seulement une vingtaine. Dans le long terme, elle vise à couvrir vingt-quatre millions de personnes.
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