Christian Ntsay - « Le gouvernement est inextensible »


En réponse aux diverses revendications, le Premier ministre indique que le gouvernement n’est pas extensible à souhait. Il promet une équipe qui travaillera pour le bien de la Nation. Places limitées. La composition du gouvernement connaîtrait quelques difficultés d’accouchement. Aux marchandages sur le quota des sièges et le département souhaité par les parties prenantes politiques, s’ajoutent les revendications des syndicats et corps de métier sur le profil qu’ils veulent à la tête d’un ministère. La société civile, en face, plaide pour un gouvernement, exclusivement technique. Le palais d’État de Maha­zoarivo, bureau de Christian Ntsay, Premier ministre, est la zone tampon des différentes tractations et revendications. À peine sa prise de fonction officialisée, il multiplie les rencontres avec les représentants d’entités politiques et organisations syndicales. C’était au tour des parlementaires partisans du président de la République de « rendre visite » au chef du gouvernement, hier. Face aux différentes revendications, le numéro 2 de l’Exécutif indique que les places au sein du gouvernement ne sont pas illimitées. « Il y a plusieurs souhaits qui sont formulés. J’écoute tout le monde, toutes les propositions et revendications. Seulement, le gouvernement n’est pas extensible à souhait », explique le Premier ministre Ntsay, en marge de la célébration de la fête nationale de la fédération de Russie, hier, à Ivandry. Trente-et-un portefeuilles De source avisée, la clé de répartition des ministères a déjà été tranchée dans un accord conclu entre Hery Rajaonarimampianina, président de la République, et ses deux prédécesseurs Marc Ravalomanana et Andry Rajoelina. « Les protagonistes politiques ont fait preuve de sagesse pour préserver l’intérêt supérieur de la Nation dans la nomination du Premier ministre et la mise en place du gouvernement », déclare le président de la République, lundi. Les indiscrétions indiquent que le gouvernement Ntsay sera composé de « trente-et-un », portefeuilles ministériels. Trente-et-un siège à répartir entre les principales parties prenantes à la crise et selon la représentativité des forces politiques à l’Assemblée nationale. Bien que le camp Ravalo­manana affirme ne pas avoir conclu pareil accord, la réunion se serait bien tenue, le samedi 2 juin, confirme une source diplomatique. Outre l’identité du Premier ministre de consensus, la clé de répartition décidée durant cette rencontre au sommet est raison de « huit ministères pour le chef de l’État, six pour les députés pro-Président, six pour Mapar, quatre pour le TIM et deux pour le VPM-MMM ». Le nombre de siège restant serait réparti entre les entités politiques présentes à la Chambre dont les indépendants, à raison d’un ministère chacune. Le marchandage et les surenchères de toutes parts seraient les raisons pour lesquelles le nouveau gouvernement n’a pas été présenté, jusqu’ici. L’offi­cia­lisation de la nouvelle équipe pourrait, toutefois, être faite durant ce week-end. « Cela ne dépassera pas le délai fixé par la Haute cour constitutionnelle (HCC) », affirme le Premier ministre, à Ivandry. Aux diverses exigences et revendications, Christian Ntsay répond, « je promets que le gouvernement à venir travaillera pour le bien de toute la Nation ». À Mahazoarivo, lundi, le Premier ministre Ntsay a, par ailleurs, déclaré que « sous l’impulsion du président de la République, le gouvernement sera contraint d’avoir des résultats concrets, rapides et bénéfiques pour la population ». Pour cela il mise sur « une coordination réelle et efficace (…) une plus grande cohérence et discipline collective de l’action publique ». Aux revendications syndicales, le locataire de Mahazoarivo, indique que « le gouvernement favorisera le dialogue social ». Il n’y aura, certainement, pas de place pour tout le monde au sein du Team Ntsay. Bien que l’organisation des élections soit la priorité, il promet une formation à même de mener à bien les urgences qu’il a identifiées dont la restauration de la paix sociale, la sécurité et l’amélioration de la gouvernance publique. Pour un résultat rapide et cohérent, il faudra des ministres compétents qui parviendront à transcender les intérêts particuliers et partisans au profit des intérêts communs. Le leadership du Premier ministre sera mis à l’épreuve.
Plus récente Plus ancienne