Agriculture durable - Le projet PADAP patine au démarrage


Déclenché au mois de décembre de l’année dernière, le prolongement du projet Bassin versant périmètres irrigués (BVPI) mais en mieux, a fini ses études préparatoires lesquelles ont été présentées hier à la résidence Ankerana. Le projet Agriculture durable par approche paysage (PADAP) est financé à 107 millions de dollars par l’Agence française de développement, la Banque mondiale et le Fonds de l’environnement mondial, et vise la réhabilitation de 14 000 ha de périmètres irrigués et la restauration de 7 000 ha de forêts. Quatre projets d’étude ont présenté des données préliminaires recueillies pour la mise en effectivité de l’approche paysage aux fins d’amélioration de productions agricoles dans quatre zones distinctes du projet, à savoir Soanierana Ivongo-Iazafo dans l’Analanjirofo, Andapa dans la région Sava, Sofia et Boeny. Le projet impliquant trois ministères, l’Agriculture et l’élevage, le ministère de l’Environnement, de l’écologie et des forêts, et celui de l’Eau, de l’énergie et des hydrocarbures, semble rencontrer des difficultés à ses débuts, à entendre les séries de questions-réponses d’hier. Les techniciens et responsables de projet dans les localités ont quelque peu critiqué, sur divers points techniques, les axes d’études sur lesquels les bureaux d’études sont partis ou encore le manque de chiffres et de données précis dans les études effectuées. « Je ne dirais pas que le projet patine », explique Mamitiana Jusselyno, directeur de cabinet du ministère de l’Agriculture et de l’élevage, « c’est juste que tout le monde a le souci du détail pour faire mieux qu’avant », positive-t-il. Un représentant de bureau d’étude ayant effectué des étude préliminaires dans l’Analanjirofo, en effet, indique avoir rencontré des difficultés dans l’obtention de chiffres et données statistiques de base. « Il n’y en a presque pas », dit-il. Biodiversité cultivée « Nous avons ainsi procédé par télédétection et avons pu obtenir des informations en quantité », indique le représentant du CIRAD, qui s’est occupé de la région Analanjirofo. « Les dynamiques d’occupation du sol, l’importance de la salanisation ont été entre autres été relevées », ajoute le bureau d’études. La superficie de Iazafo est représentée à 28% par des forêts, et 21% par de la savane. Les études ont également démontré qu’il y a peu d’intégration entre l’agriculture et l’élevage, des enjeux de mécanisation, d’intrants, des productions autoconsommées (71% pour l’Analanjirofo), « alors que l’objectif est à la fois écologique et économique pour une biodiversité cultivée », a souligné l’orateur. Pour ce cas précis de l’approche paysage dans l’Analanjirofo, les actions prioritaires sont alors nombreuses. L’appropriation du projet par les populations, la mise en place de dispositifs d’expérimentation et de dialogue social ou encore l’approche par chaîne de valeur et la relance des autres filières ont été entre autres proposées. Le coût de la réhabilitation du périmètre dans l’Iazafo est estimé à plus de deux millions de dollars. Le projet PADAP s’étend sur cinq ans et les parties prenantes doivent dorénavant s’arranger pour déterminer les actions prioritaires pour aboutir réellement à l’amélioration de la production agricole dans ces quatre zones du projet.
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