Giovanni Di Girolamo - « Encourager Madagascar dans la mise en valeur de ses potentialités »


Madagascar est le tout premier État au monde, devenu partenaire de l’Union Européenne étant donné que la Communauté Économique Européenne, ancêtre de l’UE, a immédiatement noué des liens avec la République Malgache naissante en 1958. Giovanni Di Girolamo, chef de la délégation de l’Union Européenne à Madagascar depuis septembre 2018, évoque les enjeux actuels de cette coopération de longue date. • Du côté européen, comment est perçue la gestion des financements accordés à l’État malgache ? - Dans les projets qu’elle finance, l’Union Européenne ne constate pas de problèmes particuliers et demeure satisfaite de la manière dont les financements sont gérés. Il y a, certes, des efforts à fournir pour toujours mieux se conformer aux règles et aux normes mais en général, tous les projets fonctionnent bien. Le Gouvernement malgache, pour sa part, se trouve face à d’énormes responsabilités à prendre. Le taux important de pauvreté, les conditions de vie dans les régions reculées et moins favorisées, les problèmes d’infrastructure et d’énergie sont encore des difficultés à surmonter et dans ce sens, l’Union Européenne est toujours prête à soutenir Madagascar. Il faut encourager Madagascar dans la mise en valeur de ses potentialités, en particulier, sa population jeune et, d’ailleurs, Madagascar dispose de ressources naturelles considérables. Il s’agit là d’une œuvre commune pour laquelle l’Union Européenne est engagée aux côtés de Madagascar depuis soixante ans. • Quelles impressions gardez-vous de votre première participation au dialogue politique entre l’Union Européenne et Madagascar ? - Ce qui m’a le plus marqué, c’est la découverte d’une volonté d’aller de l’avant, de réaliser des actions concrètes. Durant la rencontre, j’ai personnellement remarqué une atmosphère de confiance et d’optimisme, et c’est un ingrédient essentiel pour la coopération. La partie malgache a montré une attitude responsable, et il est nécessaire de continuer à y croire en excluant tout pessimisme. • Sur quelles conditions substantielles l’Union Européenne se décide-t-elle à renouveler un financement au profit de l’État malgache ? - En vertu de la Convention de Cotonou, base juridique originelle des relations entre l’Union Européenne et les pays de même catégorie que Madagascar, le respect des droits de l’homme est une exigence fondamentale même dans la concrétisation de la coopération. Le critère de la transparence et de la bonne gouvernance régente également la poursuite des partenariats multiformes car, lorsqu’un projet financé par l’Union Européenne arrive à terme, des audits permettent de contrôler et de vérifier la gestion. La condition la plus importante pour l’octroi de financements repose sur la situation du pays. Il faut que celui-ci ait réellement besoin d’aide. La nécessité de l’aide s’évalue à travers les indicateurs de développement humain, à l’exemple du produit intérieur brut par habitant.  
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