CENI - La numérisation de la liste électorale à l’étude


Un projet de confection d’une liste électorale biométrique a été exposé, hier, à Nanisana. La CENI y voit une amélioration du processus électoral. Une liste 2.0. La Com­mis­sion électorale natio­nale indépendante (CENI), veut concrétiser la biométrisation de la liste électorale. Un projet qu’une éventuelle collaboration avec le gouver­nement allemand pourrait rendre effectif. La collaboration proposée par le gouvernement allemand est propoée par la société d’État VERIDOS, spécialisée en matière de technologie numérique. Maître Hery Rakotomanana, président de la CENI a indiqué que « si l’on se décide à mettre en œuvre ce projet, il faudra, entre six mois et un an, pour mettre à jour toute la liste électorale ». Il a été expliqué, hier, que ce projet « est proposé clé en main à l’État malgache ». L’usage de kit électronique portatif et fonctionnant à l’énergie solaire, composé, entre autres, de tablettes numériques a été mis en avant durant l’exposé d’hier. De même pour l’exhaustivité de la liste électorale, puisque les agents chargés du recensement des électeurs peuvent aller à leur rencontre. Soulevée par l’assistance, la sécurité de la liste biométrique a, également, été soulignée en y appliquant une inscription par le biais de l’empreinte digitale, ou la reconnaissance faciale. Selon le président de la CENI « le passage au biométrique nous déchargera de plusieurs critiques qui nous ont été assénées durant la présidentielle ». Il a, notamment, fait référence à l’exhaustivité de la liste électorale, mais aussi, au fait que la carte électorale pourrait ne plus être nécessaire. Le projet présenté, hier, a été relativement bien accueilli par les participants dans le cadre de la concertation, essentiellement, composés de membres de la société civile. Sécurité La sécurité du fichier a été le principal motif d’appréhension affirmé, étant donné qu’il s’agit d’utiliser une technologie informatique. Les failles de la liste électorale alphanumérique, utilisée, actuellement, ont été fortement décriées à plusieurs reprises. Elles ont, particulièrement, été mises en exergue durant l’élection présidentielle au point d’amener un collectif de candidats à réclamer le report du premier tour, afin de procéder à « l’assainissement et l’amélioration », du fichier électoral. En réponse, lors d’un débat avec les candidats, le président de la CENI avait proposé l’usage d’une liste biométrique afin d’améliorer les futurs processus électoraux. Cette idée a été insérée parmi les recommandations de la Commission électorale, au lendemain de la course à la magistrature suprême. « La CENI s’efforce et veut être le plus transparent possible dans ses démarches, seulement, il y a des restrictions légales auxquelles elle ne peut pas déroger », a déclaré maître Rakotomanana, hier. À entendre les explications durant le cadre de la concertation d’hier, la mise en œuvre du projet de confection d’une liste électorale biométrique nécessite le feu vert de l’Exécutif. La signature d’un protocole d’accord entre Madagascar et l’Alle­magne, pourrait, effectivement, s’avérer nécessaire. Lors d’un point de presse, en marge de la réunion, toutefois, le numéro un de la Commission électorale, a indiqué que la mise en œuvre du projet pourrait ne pas nécessiter un réaménagement majeur des dispositions des textes électoraux. Le kit de recensement des électeurs pourrait être directement mis à la disposition des agents au niveau des Fokontany. « Au lieu d’une inscription manuelle, nous utiliseront la technologie », indique-t-il. Au-dela de la confection de la liste électorale, l’usage de la technologie présentée, hier, dans la sécurisation et la célérité du traitement des résultats des élections. « Pour éviter les débats sur la conformité des données des procès verbaux, on peut les scanner juste après qu’ils soient remplis et envoyés au siège de la CENI », soutient le technicien de VERIDOS. Il affirme que l’usage de cette technologie pourrait réduire sensiblement le temps de traitement des résultats. Le président de la CENI a ajouté qu’il suffirait d’inscrire dans les textes électoraux le champ d’application des possibilités fournies par la technologie. L’usage du vote électronique, toutefois, ne figure pas encore dans les plans. Une technologie dont la mise en place reste trop onéreuse et complexe face aux réalités de la Grande île.
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