Environnement - Conflit dans la gestion de Vohibola


L’une des dernières forêts humides de l’Est est fortement menacée de disparition. Des intérêts conflictuels mettent en péril sa gestion dans les normes. Quinze personnes ont été arrêtées dimanche. Des activités illicites d’exploitation continuent de plus belle malgré les interventions du ministère de l’Environnement et du développement durable. Des bois précieux sont extraits, du charbon est chargé par tonnes dans des camions ou des chaloupes, des lémuriens sont retrouvés morts empoisonnés devant un hôtel appartenant à un couple étranger. Des membres de l’Association « Razan’ny Vohibola », gestionnaire de la forêt, ainsi que d’autres personnes figurent parmi ceux arrêtés par les gendarmes, dimanche dernier, et emmenés chez un acteur touristique renommé autour des Pangalanes et non dans les bureaux de la gendarmerie. Des convocations, des réunions, des demandes d’explication de part et d’autre ont été envoyées et organisées mais jusqu’ici, les solutions sont à chercher plus loin. « Les enjeux de cette dite exploitation illicite des ressources de la forêt de Vohibola tournent autour d’intérêts d’opérateurs économiques ayant le bras long auprès des autorités locales. Des exploitants en bois précieux, des opérateurs en charbon, des hôteliers, des gestionnaires de la forêt y trouvent tous des gains », soulèvent des journalistes ayant effectué des descentes sur terrain. En cours Le couple d’exploitants touristiques et un autre exploitant, dont l’hôtel a été signalé pour avoir accueilli les personnes arrêtées récemment, un maire, reviennent souvent dans le rapport des faits des confrères. Le maire de la commune voisine d’Ambinaniniony explique alors, pour sa défense, que sa commune n’a jamais été priseen compte dans la gestion de cette forêt et qu’il a demandé maintes fois le programme d’emploi des fonds obtenus par l’Association de la part d’un bailleur étranger, depuis 2016. « Je persiste à dire que ce sont les membres de l’association même qui pillent les ressources de cette forêt », dénonce-t-il au téléphone hier. Il est allé jusqu’à dire que les photos et messages véhiculés sont tout simplement des pièces montées. Tous ceux qui sont concernés se jettent ainsi les responsabilités. « Il est encore trop tôt pour avancer qui sont les fautifs et les responsables dans cette histoire. Des enquêtes en profondeur sont en cours », explique un représentant du ministère de l’Environ­nement et du développement durable. La direction régionale concernée se trouve également dans une position inconfortable afin de ne pas être taxée de partialité dans cette affaire qui a fait couler beaucoup d’encre. Dans la version des faits des membres de l’Association Razan’ny Vohibola, que le couple d’exploitants touristiques soutient financièrement, durant une réunion avec les représentants de la direction régionale et du ministère central, la gestion des 2200ha relève de la co-gestion de l’association et de la direction régionale de l’environnement et du développement durable.  
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