« Au début, l’Imamo ne faisait qu’un »


Georges Augustins, assistant de coopération du Musée de l’Université, est l’un des auteurs, étrangers, à aborder l’histoire de l’Imamo. Une étude qu’il intitule Esquisse d’une histoire de l’Imamo . De prime abord, il souligne qu’il ne prétend pas « livrer une étude exhaustive d’un sujet aussi vaste ». Il entreprend de résumer les points évoqués par les Tantara ny Andriana eto Madagascar, qu’il complète par des éléments recueillis auprès d’informateurs locaux et par la visite de grands sites historiques de l’Imamo, en février 1971. Georges Augustins divisent en deux grands chapitres son étude. Dans le premier, il résume « les généalogies royales de l’Imamo ». Au début, raconte-t-il, « l’Imamo ne faisait qu’un », le pays tout entier, étant sous la domination d’Andriambahoakarainy qui réside alors à Manazary. « C’est à ce roi que remontent toutes les généalogies royales de l’Imamo. » C’est également lui qui, selon la tradition, aurait fixé la frontière orientale en accord avec Andriamasinavalona, roi de l’Imerina . L’auteur de l’étude raconte comment les deux souverains en sont arrivés à cet accord. Ils se sont donné rendez-vous et fixé un vendredi pour se rencontrer. Andriambahoakarainy, impatient, part dès le jeudi. Ils se rencontrent au bord d’un cours d’eau, l’Ombifotsy. « Un bœuf ayant une taie sur l’œil fut abattu au bord du cours d’eau où ils se rencontrèrent. » Les deux rois concluent un traité d’amitié et se disent : « Quand vous descendrez dans mon pays, vous n’y serez pas étranger ; quand vous monterez chez moi, vous vous considèrerez comme le maitre du pays » (Les Tantara , II). Andriambahoakarainy a un fils, Andriampivovo, qui réside comme son père à Manazary. Celui-ci a deux épouses. D’un premier lit est né Andriampivoa-nandriamanitra auquel échoit tout l’Imamo oriental. Rarontany, enfant du second lit, reçoit le Valalafotsy et s’installe à Ambohittraina. Andriampanarafito, neveu d’Andriampivovo, obtient, quant à lui, l’Imamo occidental. « Désormais, l’Imamo est coupé en deux. Les rois de l’Imamo occidental seront les descendants d’Andriampanarafito, et les rois de l’Imamo oriental, ceux d’Andriampivoanandriamanitra.» Poursuivant son récit, l’auteur écrit que dans l’Imamo occidental, Andriampanarafito a lui aussi deux femmes qui donnent le jour, presque simultanément à deux garçons. Une violente querelle éclate, à propos du droit d’aînesse ( Tantara, III), l’une affirmant qu’elle a été la première à être enceinte, mais l’autre a été la première à accoucher. Finalement, en accord avec son peuple, « le roi déclara les enfants kambana, jumeaux ». La dissension n’est restée pas moins vive et, une fois adulte, l’un des jumeaux finit par tuer l’autre. Par la suite, nait Andrianam-pivohovoho qui a trois fils, à savoir Andriantsiahofa, Andriambandraha et un autre « de nom inconnu » lequel engendre à son tour Andriamonja et Andriamba. C’est alors l’époque où Andrianampoini-merina entreprend de coloniser l’ile toute entière. Andriamary, fils d’Andriamonja, vient lui faire sa soumission pour éviter ainsi une guerre. Voici ce que racontent les Tantara : « Andriamary se rendit à Ambohimanga et déclara qu’il ne serait pas le frère d’Andrianampoinimerina, mais son enfant. Andrianampoinimerina lui adressa alors des paroles encourageantes : Ne crains rien de moi, tu auras autant de poids que les autres. » Et le roi de l’Imerina laisse à Andriamary le droit de souveraineté dans son royaume parce qu’il s’est soumis. Et Ambotritrondrana, chef-lieu et résidence d’Andriamary, est considéré comme l’une des principales montagnes. Dans l’Imamo oriental, la descendance directe d’Andriampivoanandriamanitra compte trois fils : Andriamifovony, Andriantomponifonesandahilehibe et Andriantomponatsimon-drano. Le premier demande 1 000 hommes et autant de femmes pour aller à Ambohiby chez les Sakalava, expédition dont il ne reviendra jamais. Le second reçoit Ambatolevy (ou Vatolevy) ; le troisième enfin reçoit Arivonimamo et Ambohitrambo Du premier nait Andriantoarano qui règne à Ambohinome. Le second a Andrianjanahari-miriarivo qui lui succède à Ambohibeloma. Et du troisième, il y a Andriantodimangam09pivovo qui lui succède à Ambohitrambo et Arivonimamo. Jusqu’à la génération suivante, les successions se seraient effectuées sans trop de problèmes. « Il n’en sera pas de même à Ambohibeloma. »
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