Boulette


De roulettes en boulettes. Une belle suite dans les idées. Autant le ministre des Transports et de la météorologie, Tinoka Roberto Raharoalilala s’envoyait à l’abattoir en annonçant des mesures aussi irréalistes qu’insensées pour la reprise du transport aérien, autant le cinglant désaveu que lui a infligé son collègue du Tourisme, Joël Randriamandranto manquait à la fois d’élégance et frôlait le lynchage en bonne et due forme. Certes les décisions annoncées n’étaient pas prises en conseil des ministres comme l’a soutenu le ministre des Transports, mais il y a fort à parier qu’il n’était pas le seul à les avoir conçues. D’ailleurs dans le rapport du conseil des ministres il était bien mentionné que le ministère des Affaires étrangères, le ministère du Tourisme et le ministère des Transports étaient chargés d’élaborer les mesures accompagnant la réouverture des frontières. La note ministérielle envoyée à l’ACM et aux compagnies aériennes ainsi qu’aux entités n’a pas été publiée de manière officielle après le coup de gueule du secteur privé contre ces mesures rétrogrades, mais ce sont les réseaux sociaux qui l’ont divulguée. Face à l’ampleur du désastre, le ministre des Transports a eu la maladresse de les confirmer en conférence de presse. Sommé de tout démentir à la TVM, il ne voulait pas se couvrir de honte et tentait encore d’arrondir les angles au lieu de se contredire. Une conduite jugée cavalière au point d’en arriver à l’envoyer dans la gueule du loup. Les valises à roulettes ne sont donc pas interdites en cabine, de même que les ordinateurs et tablettes, tant mieux mais le gouvernement ne sort pas grandi de cette nouvelle cacophonie. On n’aurait pas dû laver le linge sale en public et de cette manière. Il s’est donné l’image d’une équipe disloquée, sans capitaine et sans entraîneur où chacun fait ce qui lui plaît sur le terrain. Le problème aurait dû se régler entre hommes à moins qu’on veuille se montrer plus féminin que les femmes le jour de leur journée. Dans tous les cas, l’Éxecutif se tire une balle dans les jambes à force de vouloir sauver la face. Le ministre des Transports est désormais isolé. Il n’a plus qu’à tirer la conclusion de la situation. Soit il fait valoir son amour propre et quitte le gouvernement comme on lui a fait comprendre, soit il avale la couleuvre et encaisse les coups attendant une contre-attaque. Un dilemme en or.
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