Electricité - Le tarif Optima, nécessaire et urgent


Comme elle l’a promis, Idah Z. Pswarayi-Riddihough, directrice des opérations de la Banque mondiale pour les Comores, Madagascar, Maurice et le Mozambique, est revenue dans une nouvelle tribune pour apporter plus d’éclairage sur la nouvelle structure tarifaire de Jirama. Selon elle, si elle est appliquée, la formule Optima va contribuer à redresser l’équilibre financier et opérationnel de la Jirama, améliorer la qualité des services de fourniture de l’électricité, rétablir l’équité sociale et élargir l’accès d’un plus grand nombre de Malagasy à l’électricité. Elle précise d’abord que le gouvernement, conscient des énormes difficultés financières auxquelles est confrontée la Jirama, s’est engagé à réaliser des réformes structurelles. Cela depuis juillet 2020. Pour cela, des réformes tarifaires sont urgemment nécessaires afin de permettre un redressement complet et durable de la Jirama avec une réduction progressive des subventions de l’État vers la compagnie. Elle a révélé quatre points essentiels.
  • Une baisse tarifaire pour 77% des clients de la Jirama, représentant plus de 455 000 foyers, dont 100% des clients appartenant à la classe moyenne et populations vulnérables;
  • Un tarif social à travers une baisse généralisée jusqu’ à 15% du prix de l’électricité pour les classes les plus défavorisées toutes zones confondues;
  • Pour les régions, une péréquation pour garantir les mêmes tarifs sociaux et économiques partout, et une baisse allant jusqu'à-26% pour tous les foyers consommant moins de 130 kWh/mois;
  • Une réduction significative des subventions au profit des grands consommateurs les plus nantis de la Jirama.
Une baisse importante Avant de déduire que « Avec cette nouvelle politique tarifaire, 77% des clients de la Jirama (faisant tous partie de la classe moyenne et des classes défavorisées) verront ainsi leurs factures d’électricité baisser. Les ménages les plus vulnérables, représentant un tiers des clients de la Jirama, auront des baisses très considérables allant jusqu’à -80%. 18% des clients verront des hausses modérées (jusqu’à 25%) et uniquement 7% des clients de la Jirama,ce qui correspond à moins de 1% de la population Malagasy, verront des augmentations de plus de 25% » Dans la foulée, elle signale que « la facture d’électricité des grands consommateurs résidentiels, qui représentent 7% des clients de la Jirama, augmentera certes de manière conséquente car ils consomment en moyenne 20 fois plus d’électricité par mois. Mais même subissant une hausse, les tarifs d’électricité que cette catégorie de clients aisés paie resteront toujours largement subventionnés: le tarif le plus cher (OPTIMA Super Confort) à 764 Ar/kWh est toujours à 20% en dessous des coûts de production actuels de la Jirama. De l’autre côté, la facture d'électricité de la majorité des clients de la Jirama connaîtra une baisse importante. Et malgré cette baisse de facture pour 77% des clients de la Jirama, le tarif OPTIMA permettra d’augmenter les recettes de la compagnie à hauteur de 95 milliards d’Ariary par an ». Ce qui permettra d’économiser les 800 milliards d’ariary de subvention de l’état à la Jirama. Un montant qui dépasse largement le budget alloué à l’Éducation nationale et seize fois plus que celui du ministère de la Population et de la promotion des femmes. Cette nouvelle sortie médiatique de la directrice des opérations met le gouvernement devant « ses faits accomplis ». Elle recadre le ministre de l’Économie et des finances, Richard Randriaman­drato, qui a souhaité retarder la mise en application de l’Optima. Elle remet en cause les affirmations du président du conseil d’administration de la Jirama, Solo Andria­manampisoa, selon lesquelles « par les renégociations de ses contrats avec ses fournisseurs, la Jirama a pu dégager 400 milliards d’ariary d’économie ». Le modèle de la Banque mondiale parle de 95 milliards d’ariary par an. Enfin, cette insistance conforte le directeur général Vonjy Andriamanga dans sa posture de victime malgré lui d’un malentendu. Ou plutôt d’un marché de dupes.
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