Toliara - Rajoelina écarte de nouvelles élections


Andry Rajoelina balaie les revendications de l’opposition, tablant sa légitimité sur sa victoire et celle de sa famille politique lors des scrutins successifs.

C’en est assez. Ce sont les mots de Andry Rajoelina, président de la République, en réponse à ses opposants qui réclament de nouvelles élections. Face aux habitants de Toliara, samedi, le chef de l’État a, sans ambages, opposé une fin de non-recevoir aux revendications de l’opposition. Jouant avec les mots, le locataire d’Iavoloha tacle, «certains réclament un cinquième tour des élections. C’en est assez, ne narguez plus la population avec des querelles politiques. Ce qu’elle cherche maintenant, c’est le développement». Pour le chef de l’État, outre les deux tours de la présidentielle, les législatives et les communales ont servi de troisième et quatrième tous pour démontrer sa victoire électorale et celle de son camp politique. «À chaque fois, nous avons gagné et eux, ils ont perdu», assène le président Rajoelina. L’existence de plus d’un million de cartes d’identité nationale avec des numéros similaires par la Commission électorale nationale indépendante (CENI), a donné du blé à moudre aux opposants. Dès le lendemain de la publication de cette information, les rangs de l’opposition se sont organisés. Le pilonnage de la crédibilité des élections, depuis la présidentielle de 2018, et de la légitimité des élus, notamment, le chef de l’État, se sont ainsi succédé. Revigorés Le collectif des candidats à la présidentielle qui avait organisé une fronde contre cette élection, renaît même de ses cendres. Cette fois-ci, c’est Marc Ravalo­manana, chef de file du parti «Tiako i Madagasikara» (TIM), qui mène la danse. Celui-ci, croyant en ses chances de victoire dans la course à la magistrature suprême, avait pourtant, snobé le collectif des candidats. À la résidence de Marc Ravalomanana, dans la matinée de samedi, le collectif des candidats a repris les tirs à boulets rouges sur la légitimité électorale des tenants du pouvoir. La réplique du chef de l’État est intervenue dans l’après-midi durant un meeting devant la cité de la poste à Toliara. Il a démontré sa légitimité par sa popularité. La capitale de la région Atsimo Andrefana est le terrain idéal pour faire valoir cet argument. Comme le souligne Roberto Tinoka, ministre de la Jeunesse et des sports, il y a été crédité de 87% des voix durant la présidentielle. En ces temps où il se trouve dans le creux de la vague politique, Andry Rajoelina, s’est revigoré à Toliara. Dès la descente de l’avion du chef de l’État, vendredi en fin d’après-midi, la foule était au rendez-vous. Elle a été plus dense et euphorique durant le meeting de samedi. Le locataire d’Iavoloha a, du reste, fait d’une pierre deux coups à Toliara. Il a profité de l’occasion pour taire les bruits affirmant que sa popularité y serait écornée. «En guise de remerciements», aux Tuléarois, le chef de l’État a ainsi, offert des camions bennes pour aider à l’assainissement de la ville. Taclant au passage ses opposants, le président de la République a annoncé le démarrage imminent de la construction d’un «palais des sports», dans la capitale de la région Atsimo Andrefana. «Pour l’opposition, rien n’est prioritaire. Vous n’êtes pas prioritaires pour eux. Vous donner accès à des infrastructures modernes et aux normes n’est pas prioritaire. Je l’affirme ici, vous ne serez plus laissés pour compte», peste-t-il. «D’ici cinq ans, Toliara changera», affirme Andry Rajoelina tout en défendant que son mandat dure cinq ans. «Faisons le compte dans cinq ans», martèle-t-il. Soulignant la «gratuité totale», de l’enseignement à partir de l'année scolaire 2020-2021, le président de la République a annoncé que chaque élève de Toliara serait doté de nouveaux dictionnaires à partir de la semaine prochaine.
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