Monde politique - La société civile perd sa crédibilité


La mauvaise image de la société civile constitue un grand problème dans le processus démocratique. L’interaction entre l’organisation intermédiaire et l’État est rompue. L’abcès est crevé. Le dysfonctionnement de l’action dans le processus démocratique est révélé. « La société civile perd le contrôle dans l’accomplissement de sa véritable mission pour de différentes raisons ». C’est ce qu’a exposé la juriste politologue Ketakandriana Rafitoson en marge de sa soutenance de thèse de doctorat en Science Politique à l’Institut des Etudes Politiques (IEP) à Ampandrana, hier. Devant les membres de jury, composés de Professeurs chevronnés en Lettres, Histoire, Science du Langage, Science Politique, la doctorante a défendu ses travaux de recherches. La thématique met en exergue les points illustrant les problèmes de la société civile dans l’accomplissement de sa mission. Les travaux de recherches focalisés sur le thème « Le Zeitgeist société civile / démocratisation à l’épreuve du réel. Le cas de Madagascar depuis les années 1980 », a démontré la mauvaise pratique dans le monde politique. « Le nombre d’associations et de société civile n’influencent pas le processus démocratique », soutient Ketakandriana Rafitoson. Trois raisons ont été avancées. « La société civile se disloque dans la mise en œuvre de son acte d’interpellation ». En effet, l’action n’impacte à rien. « Certaine d’entre elles sont orientées dans la politique et s’impliquent dans une autre mission au-delà de ce qu’on lui a confié. Enfin, la plupart des acteurs ont perdu de repère et s’opèrent sous un autre statut. Le rôle d’interpellation est complètement dévié », explique la juriste politologue dans sa soutenance. Changement de couleur Le changement de visage de la société civile n’est pas un fait nouveau à Mada­gascar. Cela évolue selon les paramètres politiques. L’alignement dans le camp du régime ou l’adhésion dans le parti politique au pouvoir est de coutume. Cette habitude dénigre, en quelque sorte, la crédibilité de la société civile, d’après la constatation des citoyens. Récemment, un membre de l’Observatoire de la vie publique (SEFAFI) a été nommé à la tête du Comité pour la Sauvegarde de l’Intégrité. Un organe de stratégie rattaché à la Présidence. Cette décision a suscité de nombreuses critiques dans la sphère politique. Lors de sa dernière apparition publique, le SEFAFI, par la voix de Ralison Randriamandranto réplique aux inquiétudes des citoyens. « La nomination d’un de nos membres à la tête d’une Institution ne change pas notre position. Au contraire, nous comptons poursuivre nos actions d’interpellation, peu importe le contexte politique», rassure-t-il. Elise Nandrasanela
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