Préfecture d'Antananarivo - Toute manifestation politique interdite


Après l’excursion politique des opposants de Miara-manonja samedi, la préfecture de police d’Antananarivo a décidé de sévir. Toute manifestation à caractère politique est désormais interdite. Un coup d’arrêt. Après la tournure prise par l’excursion des partis de l’opposition samedi à Imerinkasinina, la préfecture de police d’Antananarivo a pris une décision radicale. « Aucune manifestation à caractère politique, où qu’elle se tienne et quel que soit l’organisateur ne sera plus autorisée » annonce le préfet, le général Angelo Ravelonarivo hier au téléphone. Voilà qui devrait mettre fin à d’autres tentatives de l’opposition de tenir meeting. Samedi, l’opposition avait annoncé une simple récréation de ses partisans, une présentation de vœux à l’occasion du Nouvel an, mais sur place on a eu droit à un récital politique avec les ténors de Miara-manonja. Les discours tournaient carrément à l’incitation au lynchage et à l’insurrection. La députée Hanitra Razafimanantsoa a ouvertement menacé les forces de l’ordre et le préfet d’Anta­nanarivo. Le député Fidèle Razara Pierre quant à lui a posé un ultimatum aux autorités pour réintégrer la station MBS sur les chaînes cryptées et pour dégager les forces de l’ordre postées en permanence devant le domicile de l’ancien président Marc Ravalomanana à Faravohitra. « Si l’État ne s’exécute pas, toute cette foule va le faire » a-t-il averti. Les caïds de l’opposition ont visiblement dépassé la limite et sont entrés dans la logique de l’insurrection. Ils sont maintenant contraints de continuer dans cette voie pour maintenir les ardeurs et l’agressivité des partisans. Ainsi, ils ont déjà repris la mobilisation sur Miaramanonja et vont mettre en condition tous les inconditionnels pour se tenir prêts samedi. Le député Fidèle Razara Pierre a annoncé qu’une grande décision sera prise samedi 13 février. Meeting à Ambohijatovo? Il n’a pas livré les détails mais selon toute vraisemblance et selon certains renseignements militaires, ils comptent tenir meeting au jardin d’Ambohijatovo. Voilà pourquoi le préfet d’Antana­narivo a pris les devants. « Les contrevenants risquent une arrestation » prévient le Général Angelo Ravelonarivo. Suite à certains propos proférés par certains membres de Miara-manonja, l’État a déjà pris certaines mesures. Ainsi, l’ancien ministre de la Communication, Vonison Andrianjato est convoqué à la Brigade de recherche de Fiadanana ce matin pour diffusion de fausse nouvelle et diffamation. Les forces de l’ordre sont déjà à pied d’œuvre quant à la sécurisation de la capitale. Le jardin d’Ambohijatovo est quadrillé par les forces de l’ordre depuis hier de même que les points sensibles de la ville. « Aucun fait n’est à minimiser » mentionne le général Andry Rakoton­drazaka, commandant de la Circonscription régionale de la gendarmerie à Antananarivo. Les ténors de l’opposition ont annoncé que cette semaine sera décisive pour la suite de leur mouvement dont l’objectif est donc de chasser le pouvoir actuel. Une nouvelle crise politique est ainsi à craindre et qui compliquera davantage la situation déjà gangrenée par le coronavirus. « Franchement, la vie est assez difficile comme ça, de grâce les politiciens, il faut faire l’économie d’une crise. Cela suffit. Il reste deux ans au mandat de l’actuel président, pourquoi ne le laisse pas finir ? », supplie Jeanne, enseignante retraitée de 80 ans qui a vécu toutes les crises successives et dont les conditions de vie sont restées inchangées. « Au lieu de se serrer les coudes, on fait appel à l’insurrection. C’est un acte très grave dans une démocratie. Je crois que l’État à intérêt à ne pas se laisser faire et montrer toute son autorité. Le pays ne peut plus supporter les coûts d’une nouvelle crise. », conseille Ranary, un simple citoyen qui suit de près la vie politique. On verra cette semaine comment évoluent les choses.
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