Marché des devises - Sensible regain de santé de la monnaie nationale


Le MID dicte la valeur de l’ariary, d’autres alternatives sont proposées par certains observateurs. Progression symbolique. Après avoir atteint un pic vertigineux, le cours de l’euro face à l’ariary penche à l’avantage de la monnaie nationale depuis quelques jours. En effet, un euro s’achetait, hier à quatre mille quatre cent soixante ariary quand il y a une semaine, la valeur de l’euro titillait presque les cinq mille unités de la monnaie nationale. Même contexte pour le dollar américain qui équivalait à trois mille sept cent cinq ariary sur le Marché interbancaire des devises hier, alors qu’ il y a un mois, sa valeur frôlait les quatre mille ariary. Cependant, les observateurs estiment que les indicateurs ponctuels ne peuvent refléter la réelle santé de l’ariary. « Certes, elle est positive mais cela reste une tendance passagère qui ne peut retranscrire les réalités. Il peut s’agir de la conséquence de sanctions annoncées par les autorités sur le rapatriement impératif des devises dans les délais impartis, entre autres raisons», explique, un des membres nationaux du Cercle des économistes de Madagascar. Une façon pour ce responsable de remettre les pendules à l’heure sur le fait qu’il est plus judicieux de ne considérer les indicateurs que sur un laps de temps plus conséquent. Partant d’une tendance ponctuelle, il est donc difficile de conclure à un regain de santé effective de la monnaie nationale pour le moment. Change flottant Par ailleurs, l’application du taux de change flottant a toujours été source de divergences depuis son adoption dans la politique du pays pendant près d’un quart de siècle. « Bien ou mal pour l’économie malgache» cette question à propos du Marché Interbancaire des devises demeure comme étant un large sujet à débattre. Raison pour laquelle certains économistes prônent la suppression immédiate du marché tandis que d’autre soutiennent un changement progressif de ce même système en émettant quelques réserves sur les risques entraînés par un basculement brusque vers l’ancienne politique qu’était celle du taux de change fixe. « Depuis l’application du MID, la monnaie malgache a subi une dévaluation atteignant un taux de près de 6 000% en un quatre de siècle. Devenant ainsi la principale cause de la paupérisation du pays. Madagascar se trouve dans un état d’appauvrissement mécanique, que les dirigeants soient incompétents ou pas » arguent les partisans de la suppression du marché interbancaire. Pour étayer leur position, ils avancent la comparaison sur le salaire d’un jeune ingénieur stagiaire en 1983 qui plafonnait à soixante-dix mille francs malgaches, équivalant à l’époque à mille quatre cents francs français , soit un peu plus de deux cents euros.En 2006, ce même ingénieur, a acquis le statut de senior et un salaire de trois cent soixante mille ariary. « Ainsi, malgré un salaire nominal multiplié par plus de vingt-cinq, la personne est devenue plus pauvre uniquement à cause du taux de change flottant».
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