Anny Andrianaivonirina - « J’ai toujours cru en ma guérison »


Un cancer l’a attaquée au mois de mars 2020 mais elle ne s’est pas laissée abattre. Les longs mois ont été difficiles mais son moral a été chargé à bloc. Elle, c’est Anny Andrianaivoniri na, 50 ans, mère de trois enfants. Ayant eu l’opportunité de côtoyer depuis des années le métier de journaliste, étant elle -même journaliste, apprendre qu’elle a attrapé une maladie mortelle n’était pas tout simplement croyable. Car c’es t une grande sportive, ancienne championne nationale de judo, et sa corpulence intimidante ne laisse pas présager que le cancer pourrait la happer. « Mais je l’ai attrapé » dit-elle, en souriant, mais sur un ton le plus sérieux du monde. « Au mois de mars 2020, lors d’un contrôle de routine, des cellules cancéreuses ont été détectées autour de mon sein gauche. Sur le coup, je ne savais quoi penser. Je n’arrivais pas à y croire du tout », raconte-t-elle. Anny a d’abord pris le temps de réfléchir. « À cette époque, mes proches me conseillaient des milliers de choses pour tenter de guérir et de tuer ces cellules. Mais après une longue réflexion personnelle, j’ai opté pour la chimiothérapie » poursuit-elle. À partir de là, elle a fait très attention à son moral, un moral qui doit être d’acier, face à la mort qui la guettait. « Je me mettais en tête que je n’allais pas mourir. J’ai cru en ma guérison », souligne la maman sportive et actuelle présidente de l’association des Femmes journalistes de Madagascar. Pénible Pour faire court, dit-elle, la chimiothérapie consiste à introduire des médicaments dans le corps par intraveineuse, beaucoup de sérums et beaucoup de médicaments à avaler, ablation du sein, dans l’objectif d’éliminer les cellules cancéreuses. « C’est l’élimination de ces médicaments qui a été très pénible ». «C’est beaucoup de moments dans les salles d’eau. Des vomissements puissance 20 à ce que j’ai ressenti quand j'étais enceinte. C’était dur. Les pieds sont par la suite glacés et comme incapables de bouger pendant des jours », raconte-t-elle. Mais notre consœur a été heureusement très bien entourée, enfants, famille, proches, amis, collègues ont toujours sou tenu Anny dans ses épreuves. Des soutiens sur tous les plans, moral, financier et médical. « Mes enfants ont vécu avec moi ces moments pénibles et cela a été difficile pour eux avec les fois où il a fallu changer temporairement d’habitation, et surtout quand ils me voyaient dans un piteux état », pleure-t-elle presque. Incroyablement, elle a toujours affiché un optimisme sans égal et n’a pas aimé qu’on lui démontre de la pitié. « Ne me dis pas ça » a-t-elle dit, « je ne suis pas mourante et je ne vais pas mourir ». Effectivement, malgré sa maladie, et entre les chimiothérapies, elle a formé des jeunes sportifs à Antsi­ranana, Toliara, Mahajanga et Antsirabe. Elle est présidente de la maison du Sport de Madagascar. Au mois de janvier dernier, le bilan a été très satisfaisant. Il n’y a plus de trace de cellule cancéreuse. Elle a fait neuf séances de chimiothérapie en tout. « Il faut être très positive et se voir guérie » fini-t-elle l’entretien.
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